jeudi 28 mai 2009

La saison des adieux, Karel Schoeman.

Adriaan, un poète en langue afrikaans qui vit au Cap, se sent à un tournant de sa vie. Nous sommes dans l'Afrique du Sud des années 70, à demi ruinée par l'intolérance et par la répression, et la plupart des amis d'Adriaan ne songent plus qu'à quitter le pays. Quant à lui... son ami de coeur est parti s'installer aux États-Unis, et le musée qui l'emploie doit fermer ses portes par mesure de sécurité - mais surtout parce que plus personne ne songe à visiter un tel lieu... Proche de la dérive, incertain de lui-même et de tout, Adriaan se dit pourtant qu'il n'est pas l'heure de déserter. Il sait que la difficulté d'être loge partout, que la vie en société n'est qu'un masque destiné à camoufler la solitude de chacun. Lui-même n'a jamais voulu composer avec cette solitude : il a même choisi de l'épouser, de la boire à lentes goulées pour en apprivoiser l'amertume. Attitude de sagesse ? Peut-être, mais à condition de se persuader que la sagesse n'est jamais que l'envers d'une souffrance. Enfin la beauté de cette terre est là, malgré les pluies de la mauvaise saison. Et peut-on désespérer tout à fait de ce qui est beau ?

C'est sous l'influence d'un magazine littéraire que cet auteur sud-africain est entré dans ma bibliothèque. Franchement, je suis déçue. L'histoire d'Adriaan est monotone et si le quatrième de couverture tente de nous faire croire qu'il est au tournant de sa vie, laissez-moi vous informer que la courbe n'est pas très prononcée! Adriaan se sent seul, mais tout le long du livre il ne fait que le constater et il n'est pas très actif pour remédier à son malheur.

J'ai bien senti le désir de Schoeman de nous dépeindre une Afrique du Sud perturbée et dangereuse à travers une clique d'artistes récalcitrants, mais les couleurs sont assez fades...

"...un étranger qui ne connaissait pas les coutumes du pays, il ne savait pas que l'on doit pas montrer ni tendresse, ni émotion, que l'on ne doit pas se trahir par une caresse." (p.338)

Je pense que cette citation démontre bien le ton du roman et ceci fait en sorte que le coup de coeur espéré n'était pas au rendez-vous...

6 commentaires:

freude a dit...

Bon, je passe... Surtout que pour moi, l'Afrique du Sud en littérature, c'est Nadine Gordimer et qu'elle a vraiment un haut niveau...

Jules a dit...

Freude: Gordimer ne me plaît pas du tout, mais JM Coetzee oui!

kathel a dit...

Tiens, c'est un auteur que j'avais noté, mais pas ce titre : je ne change donc rien à mes notes ! ;-)

Jules a dit...

kathel: si tu lis quelque chose de bien de cet auteur, fais-moi signe!!

réjean a dit...

Disgrâce de Coetzee est un très beau roman, mais très dur et noir.

Jules a dit...

RÉjean: c'est justement avec ce livre que j'ai découvert cet auteur...