vendredi 30 octobre 2009

Le chemin des âmes, Joseph Boyden.

1919. Nord de l'Ontario. Niska. une vieille Indienne, attend sur un quai de gare le retour d'Elijah, un soldat qui a survécu à la guerre.

À sa grande surprise, l'homme qui descend du train est son neveu Xavier qu'elle croyait mort, ou plutôt son ombre, méconnaissable. Pendant trois jours, à bord du canoë qui les ramène chez eux, et tandis que sa tante essaie de le maintenir en vie, Xavier revit les heures sombres de son passé : l'engagement dans l'armée canadienne avec Elijah, son meilleur ami, et l'enfer des champs de bataille en France...

De vastes étendues où on peut être à la fois la prochaine victime ou le prochain meurtrier. Le silence, les armes, la solitude, l'anticipation et la peur. Entre la guerre aux Allemands et la chasse aux gibiers, la ligne est mince. Elijah et Xavier, d'un chapitre à l'autre se balanceront entre les deux, mais un seul en sortira avec son âme, non pas intacte, mais très ébréchée malgré la bonne volonté... Ces deux Amérindiens ont tout donné à l'armée canadienne pour recevoir bien peu en retour. Pour un, la "médecine" effacera bien des douleurs, mais pour l'autre ce sera les souvenirs d'enfance et la tante Niska qui maintiendront le personnage sain d'esprit. Bien peu de dialogues sont nécessaires pour bien saisir la relation qu'entretiennent ces deux hommes et c'est certainement la force la plus évidente de Boyden. Ses passages sur la vie en forêt de la tante Niska sont sublimes et d'un hyperréalisme fouillé. Très imagé, le texte est captivant!

"Tu m'as enseigné, Niska, que tôt ou tard, chacun de nous devra descendre, trois jours durant, le chemin des âmes; et j'en viens à me demander s'il existe des liens entre leur monde et le mien. Il faut que je découvre si nous avons quelques chose en commun, une certaine magie, peut-être. Cela pourrait m'aider à m'en sortir." (p.312)

Les adeptes de roman de guerre seront servis ainsi que tous ceux qui rêvent de grands espaces sauvages et de relations amicales profondes et complexes...

Je remercie Blog-O-Book et Le livre de poche pour ce partenariat.

Objectif PAL #14

13 commentaires:

  1. On parle beaucoup de ce livre -en bien. Hum, il devrait tenir dans un challenge, non?

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  2. Je suis contente que tu aies aimé ce livre, qui a été un coup de coeur pour moi ! Je n'ai pas encore craqué pour "Les saisons de la solitude" par contre.

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  3. Il me tente bien, je le note!

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  4. Keisha: Mais oui, mais oui! :)

    Kathel: je verrai s'il est dispo à ma biblio...

    Cynthia: c'est un pont entre le Canada et la France :p

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  5. Alors, partante pour la "suite" Les saisons de la solitude ?

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  6. ICB: oui! J'attends mon tour à la biblio!

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  7. Et quand tu auras fini avec Les saisons de la solitude, en attendant le dernier volet du triptyque, tu pourras retrouver certains de ces personnages dans le recueil de nouvelles de Boyden, Là-haut vers le nord que j'ai terminé il y a peu ;o)

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  8. ICB le tentateur poursuit son travail :). Grâce à lui j'ai découvert J. Boyden avec "Le chemin des âmes" et, comme toi, je ne le regrette absolument pas.
    J'espère que notre enthousiasme sera le même pour l'ensemble des écrits de cet auteur.

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  9. Uncoindeblog: c'est B.O.B. qui m'a fait découvrir cet auteur et comme toi j'espère que ce ne sera que du bon dans l'avenir!

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  10. Ce livre à été un vrai coup de cœur pour moi ! Je l'ai a-do-ré !!!

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  11. Bonjour,

    Un ami m'avait recommandé "Le chemin des âmes" dont tout le monde dit le plus grand bien.
    Certes, le sujet ne me passionnait pas mais quand un auteur réussit à m'emporter grâce à son style je crois bien qu'il peut aborder tous les sujets !

    Le style, c'est justement ce qui n'a pas fonctionné avec moi .
    D'emblée, on est frappé par l'écriture hachée : une juxtaposition de phrases courtes, de touches rapides qui donnent un souffle haletant à la narration.
    Une écriture très imagée qui donne à voir et à entendre.
    La guerre est présentée comme une métaphore de la chasse répondant à l'initiation nocturne des deux jeunes amis qui ouvre le livre. On se retrouve dans une traque animale, dans un milieu humide et nocturne,comme un chasseur aux aguets : un monde de bruits et d'odeurs...
    Je crois, finalement, que c'est ce style, pourtant poétique, que j'ai ressenti comme caricatural :un peu "moi, Indien de la grande forêt", je découvre la civilisation industrielle avec un regard innocent et un vocabulaire décalé...
    Au bout de 50 p. je n'avais pas vraiment accroché et je commençais même à m'ennuyer.
    Alors je n'ai pas insisté, ce n'était pas un livre pour moi...

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  12. E.Caminade: je suis d'accord avec vous, il faut abandonner lorsque la magie n'opère pas. Ceci m'arrive plus souvent qu'à mon tour malheureusement!

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