mercredi 6 février 2013

La manière Barrow, Hélène Vachon.

Grégoire Barrow a toujours rêvé de monter sur scène pour interpréter des personnages plus grands que lui, mais c’est dans la pénombre d’un studio de doublage qu’il exerce son art. Que ce soit pour faire mousser les ventes de Viagra, doubler un canard ou un acteur américain de second ordre, il s’exécute avec la même touche surréelle : la manière Barrow.

Jusqu’au jour où il décide de faire les choses à sa façon et de suivre sa propre voix.

 

Variation empreinte de sensibilité sur les errances d’une société du divertissement qui, sous le couvert de la démocratie culturelle, nie la diversité des goûts et des couleurs, La manière Barrow se veut un hommage aux mots, à leur pouvoir d’élévation, à leur façon d’instiller leur magie là où on l’attend le moins, pour mieux infléchir les destins. À une certaine manière de résister, en somme.  

"Mon enfant solitaire et sérieux, marmonna-t-il." (p.97)

Grégoire est un jeune homme qui a pour ambition de devenir un grand comédien, mais ses expériences au théâtre seront brèves! Puisqu’il faut bien gagner sa croûte, il décide alors de prêter sa voix exceptionnelle au monde de la publicité et au doublage de films. Grégou, comme son père l’appelle dans ses moments de nostalgie, est un homme perfectionniste et même si il a une relation teintée de haine avec son nouveau métier, il a le souci du travail bien fait. Anne, la directrice de la boîte lui fait entièrement confiance et lui pardonne quelques petits caprices parce que cette voix lui rapporte beaucoup. Mais un beau jour, Grégoire en a assez, il se sent dévalorisé face au monde du théâtre dont il rêvait de faire partie et commet quelques bavures… plutôt comiques!

Hélène Vachon compte plus d’une quinzaine de livres à son répertoire et même si Attraction terrestre, publié en 2010, a connu un immense succès, je ne l’avais jamais lue! Je suis donc ravie de faire connaissance avec une auteure au sens de l’humour très présent.

La manière Barrow est un roman qui se lit en quelques heures. Autant il vous fera rire, autant il vous fera réfléchir sur la complexité de l’Homme. Au départ, Grégoire est un être rigide qui apprend, au fil des pages, à se ramollir un peu. À travers la plume éclatante de l’auteure, tranquillement, nous découvrons en même temps que cet homme sa capacité d’empathie envers les autres et les expériences personnelles qui découlent de ce nouvel état sont touchantes. Anne, Siméon, Dough, Sarah et Étienne connaîtront tous Grégoire sous un autre jour. C’est formidable.

Je termine ce billet en vous citant mon Antonio que je seconde : « Vraiment Alto, il a de belles jaquettes! »

ISBN: 978-2-89694-117-9

6 commentaires:

  1. Moi également je n'ai encore lu cette auteure mais ça va venir c'est certain ;-)

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  2. Suzanne: ah oui! Il le faut, elle aussi coquine dans ses livres qu'elle semble l'être sur sa photo! :)

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  3. Auteure complètement inconnue de moi, ça m'intéresse!

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  4. Grominou: c'est parcce que tu es trop occupée à lire des auteurs qui portent des noms qui seraient payant au Scabble!! Franceschini... :)

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  5. Je ne la connais que pour un livre jeunesse que j'ai lu à la fin de mon enfance, le piège de l'ombre. J'ai bien envie de découvrir ses autres romans maintenant !

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  6. Quel beau commentaire ! On dirait bien que je n'ai pas su saisir toute la beauté de ce roman.

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