samedi 22 mars 2008

Couleur du temps, Umberto Saba.

« La couleur du temps n'est pas fournie seulement par les grands événements, ceux que l'on dit historiques. Quelqu'un de futé la trouve, sans la chercher, dans les petits indices de la vie quotidienne. »

Les nouvelles que Saba a écrites entre 1910 et 1947 semblent être l'illustration de cet aphorisme. les "petits indices" annoncent parfois de véritables tragédies. Saba, dont la vie tout entière a été minée par une angoisse existentielle qu'il n'a jamais su éclaircir autrement que par l'écriture, le sait mieux que tout autre. Exilé sur la terre, il assume, par son statut de poète et d'observateur attendri des petites gens, le drame de tous les exclus ; les Juifs, dont il fait partie, inspirent ses premiers récits, merveilles d'ironie et de compassion ; les enfants, qui paraissent toujours vivre entre deux mondes ; les femmes qui, selon lui, retenaient, mieux que les hommes, une part d'enfance en elles ; et surtout les rêveurs. Les seize nouvelles de ce recueil, le plus souvent situées à Trieste, sont les plus narratives que Saba ait écrites, mais la fiction y est au plus près du réel, même si, pour un poète, le réel est le plus souvent onirique.

« Des histoires pleines de charme et de maléfices, racontées par un des plus grands champions de la litote. » (François Bott, Le Monde)

« C'est dans ses nouvelles que Saba dévoile le meilleur de son art. Une écriture délicatement nuancée dans sa distinction où pointe une ironie mordante derrière les aphorismes. » (Anne Muratori, Le Figaro)

Umberto Saba
Umberto Saba (de son vrai nom Umberto Poli) est né à Trieste le 9 mai 1883. Il est Italien par son père quoique né dans une ville qui appartenait encore à l'empire austro-hongrois. Son œuvre est essentiellement poétique (Il Canzoniere). Mais on lui doit un des chefs-d'oeuvre de la littérature romanesque italienne : Ernesto. Saba est mort le 25 août 1957
.

Des histoires assez simples où parfois on assiste à des fins "coup de théâtre" et d'autres fois à des fins moralisatrices... Les enjeux relèvent du quotidien de toute famille modeste habitant Trieste à cette époque. La femme y est souvent soumise et prête à tout faire pour le bonheur du foyer où l'homme en est souvent le roi. Ajouter à cela que ces hommes sont irresponsables dans la plupart des cas et, à l'occasion, prennent facilement la fuite sans se soucier de leur famille. Ce n'est certainement pas un recueil de nouvelles pour féministe engagée, mais nous sommes en Italie au début du vingtième siècle, il faut s'y attendre un peu. On constate que c'est bien l'ère du vrai "macho", même si nous sentons leur tourment à agir de la sorte comme pousser par une force plus grande qu'eux. J'ai plus ou moins aimé les nouvelles axées sur la politique du pays, mais dans l'ensemble, le livre m'a plu.

Un cadeau du généreux archiviste de jour: Bob August. Mais que fait-il la nuit?! :P

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