Était-il en train de lui arriver ce qui arrivait aux autres pères en cette drôle d'époque ? Il entendait des choses abracadabrantes sur la « jeunesse d'aujourd'hui » : des élèves de collège prenaient l'habitude de fumer, d'autres bafouaient la dignité de leurs maîtres, d'autres encore se rebellaient contre leurs pères! Oh! bien sûr, son prestige à lui restait intact, mais... quel bilan tirer de cette longue vie de rigueur et de fermeté ? D'un côté Yasine qui sombrait dans la déchéance et de l'autre Kamal qui discutait, contestait et essayait de lui filer entre les mains!... Naguib Mahfouz Nous retrouvons ici les personnages inoubliables de l'Impasse des deux palais. Yasine et Kamal ont grandi. Autour d'Abd el-Gawwad, le monde vacille. Peu à peu la société égyptienne traditionnelle cède le pas devant les moeurs et les valeurs modernes. Comme le Nil, le roman de Mahfouz suit son cours, imposant, monumental, fascinant... Naguib Mahfouz est le premier écrivain de langue arabe à avoir reçu, en 1988, le prix Nobel de Littérature.
La femme selon Mahfouz: dépendante, fidèle, soumise, mère avant tout, esclave de son mari, sans droits, obéissante... ou prostituée.
L'homme selon Mahfouz: homme respectable et maître de sa maison le jour... tout autre la nuit venue et en cachette; alcool, femmes, soirées interminables, cocaïne, musique, danse... tous les plaisirs de la vie et même plus.
Les chemins d'Ahmed et ses deux fils Yasine et Kamal se croiseront sans cesse sur cette route des plaisirs, où souvent les mêmes femmes assouvieront leurs besoins. L'amour, le sexe et la religion prennent toujours autant de place dans cette Trilogie familliale qu'au premier tome. Mahfouz a le don d'envoûter le lecteur par un texte riche et passionnant. Il n'est pas rare de voir des dialogues se prolonger sur plusieurs pages ensemensés du charme oriental où rien n'est simple et tout est digne des plus belles paraboles! Il jongle entre les doubles vies de ses personnages aussi bien qu'il jongle avec notre niveau de tolérance et d'empathie...
"...puisque l'amour est une déficience qui ne se comble que dans la possession de l'être aimé." p.249
"Il suffit simplement que la passion de boire s'exerce sans remords et que l'attrait des femmes ne subisse pas l'entrâve du dégoût. Quant à ce désir de pureté et d'abstinence qui te saisit parfois, ce n'est peut-être qu'un résidu de ta foi éteinte..." p.556
Naguib Mahfouz est comme le chocolat, il faut en prendre avec modération, c'est très riche et ça vous met de travers!
Je te conseille aussi "Le mendiant", en tout cas moi je l'avais bien aimé.
RépondreEffacerTu es chanceuse Jules, tu peux poursuivre la lecture de la trilogie de Mahfouz! La semaine prochaine, je demande à ma médiathèque pourquoi elle n'a pas acheté les 2 derniers tomes de la trilogie. je n'ai pu lire que "Impasse des deux palais", en attente d'une chronique sur mon blog.
RépondreEffacerAu moins, à te lire, je sais que je me régalerai quand je pourrai enfin lire la suite!
Merci Jules de me torturer afreusement ;-D
affreusement, oups...
RépondreEffacerAnne: je compte bien le lire après le dernier tome de cette trilogie! C'est lourd comme texte, je fais des pauses entre chaque roman... ;p
RépondreEffacerKatell: je les ai achetés en format poche, parce que c'est définitivement le genre de bouquin que je désire conserver dans ma bibliothèque personnelle! Sinon, c'est vrai qu'ils devraient avoir toute la série!!
J'ai ce livre depuis longtemps et ne l'ai pas encore lu. J'avais lu Dérives sur le Nil (il me semble que c'est ça !!) auparavant, à la suggestion d'un vieil ami M. Sfia (Dieu le protège).
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