À l'abri de rien, Olivier Adam.

Marie se sent perdue. Son mari, ses enfants sont le dernier fil qui la relie à la vie. Ce fragile équilibre est bouleversé le jour où elle rencontre les "Kosovars ", ces réfugiés dont nul ne se soucie et qui errent, abandonnés, aux confins de la ville. Négligeant sa famille, Marie décide de leur porter secours. Et de tout leur donner : nourriture, vêtements, temps, argent, elle ne garde rien pour elle. Entraînée par une force irrésistible, elle s'expose à tous les dangers, y compris celui d'y laisser sa peau. Avec ce roman, Olivier Adam nous rappelle que la violence qui frappe les plus faibles est l'affaire de chacun. Et trace le portrait inoubliable d'une femme dépassée par la force de ses sentiments.

Olivier Adam a plus d'un succès dans son carnet et je le comprends mieux maintenant à la lecture d'un premier roman de cet auteur. Il combine deux préjugés de la société avec brio; la maladie mentale et les réfugiés en France. Deux sphères totalement distinctes qui se rejoignent dans la perte du contrôle de son destin et du regard des autres souvent antipathique . Cet écrivain maîtrise son métier. Je le trouve intelligent, vrai, sans vouloir épater la galerie et son roman nous fait réfléchir. On peut certainement être plus enclin à s'imaginer atteint de maladie mentale qu'être réfugié étranger dans un autre pays, mais l'intérêt des deux sujets s'entremêle parfaitement pour nous donner la chair de poule. Un livre que j'ai lu aujourd'hui dans l'autobus, ce midi et ce soir, n'est-ce que pas un bon indice de son succès chez Jules?!