C'est pas la fin du monde, Kate Atkinson.

Qu'est-ce que le monde moderne? Existe-t-il vraiment? Ou n'est-il qu'une apparence d'une autre réalité ? Ironique et profond à la fois, C'est pas la fin du monde, le premier recueil de nouvelles de Kate Atkinson, explore le monde que nous croyons connaître pour nous en révéler un autre... pour le moins dérangeant. Un monde où les mythes que nous avons bannis de nos existences sont étonnamment présents et où l'imagination a le pouvoir de transformer la réalité. De Charlene et Trudi, qui s'acharnent à faire des listes de courses sous les bombes, au petit Eddie, fasciné par la nomenclature des poissons, et à Marianne qui nous fait soudain entrevoir que l'enfer, version moderne, c'est la télévision des ménagères, chacune de ces histoires nous plonge dans un réalisme magique rafraîchi par la pluie écossaise. Résolument moderne et invraisemblablement vraisemblable, après Dans les coulisses du musée et La Souris Bleue, C'est pas la fin du monde est une méditation d'une savoureuse originalité sur les mythes, qui fait de Kate Atkinson un des écrivains les plus inventifs et les plus drôles de la littérature contemporaine.

Un peu entre le para-normal et le conte fantastique, et juste une coche au-dessus du réel, ce recueil de nouvelles ne m'a pas transportée comme je m'y attendais. Après la lecture de La souris bleue et ses intrigues frôlant le roman policier, j'aurais souhaité retrouver cette auto-dérision et cette lucidité que nous proposaient presque tous les personnages. Ici, ce sont des êtres blessés par la routine de la vie et leur histoire qui nous est racontée avec la même fluidité et le ton accrocheur que l'on connaît d'Atkinson. L'intérêt de ce recueil de nouvelles se retrouve dans les liens qui unissent la majorité des sujets et qui permet d'avoir l'impression de lire un roman et non pas seulement plusieurs nouvelles sans connection. Deux nouvelles m'ont particulièrement marquée: "La maîtresse du chat" pour sa fin incomfortable et "Anomalie temporelle" pour Marianne qui a eu la chance de voir sa famille poursuivre leur vie après son décès...

Quelques points négatifs: la sur-utilisation des prénoms Hannah, Sarah, Emma; la sur-consommation de haricots blancs aux tomates; la répétirion d'émissions de télé telles que Buffy contre les vampires, Green Acres et plusieurs autres... Ils étaient tous déjà utilisés à plusieurs reprises dans La Souris bleue!

Je poursuis donc ma route sur le tracé Atkinson avec Dans les coulisses du musée.