dimanche 22 juin 2008

Une brève histoire du tracteur en Ukraine, Marina Lewyeka.

Quand leur père Nikolaï, veuf depuis peu, leur annonce qu’il compte se remarier avec Valentina, Vera et Nadezhda comprennent qu’il va leur falloir oublier leurs vieilles rivalités pour voler à son secours. Car Valentina a cinquante ans de moins que lui, des ogives nucléaires en guise de poitrine, et un certain penchant pour les plats surgelés ! Mais surtout, elle est prête à tout pour assouvir sa quête du luxe à l’occidentale. Tandis que Nikolaï poursuit tant bien que mal son chef-d’oeuvre - une grande histoire du tracteur et de son rôle dans le progrès de l’humanité - les deux soeurs passent à l’action. Commence alors une bataille épique pour déloger l’intruse aux dessous de satin vert, sur fond de secrets de famille.

Je lance un avertissement tout de suite, ne vous laissez pas influencer par la couverture. Si comme pour moi (bibi et les couvertures!!), elle ne vous donne pas envie d'aller à l'intérieur, rappelez-vous (ou découvrez) que les Éditions Alto ne donnent pas dans le barban! Rawi Hage et Christine Eddie ne sont que deux bonnes preuves de cette affirmation...

Il y a quelques semaines, une collègue de travail, enfant unique, me disait de sa maman veuve et âgée que c'était elle qui était devenue son enfant. En lisant ce roman, je n'ai pu m'empêcher de sourire en coin en repensant à ceci. Quand votre père octogénaire décide de marier une trentenaire, il y a de quoi ressortir les réflexes maternels et vouloir protéger son géniteur dans cette louche affaire! C'est ce que Vera et Nadia feront. Les thèmes sont variés et bien imbriqués. On y retrouve quelques notions d'histoire de tracteurs (que j'ai lu en diagonale, pardon à tous ceux concernés!) et d'histoire d'Ukraine. Combien de fois avons-nous la chance de lire sur l'Ukraine? Et combien de fois avons-nous entendu parler de mariages de papiers d'immigration qui ont mal tourné? En voilà un de plus! Celui-ci est parfois drôle, parfois enrageant et parfois vraiment attristant. Ce que des gens peuvent faire pour fuir un pays en dégradation est sans vraie limite.... Valentina est rusée (mais assez cocotte aussi!) et elle est certainement très déçue de son choix d'avenir! Elle met de l'action partout où elle passe, même dans votre salon lorsque vous lirai ce petit bijou...

Pour revenir sur la couverture, sur laquelle je viens de m'attarder, je note qu'elle est (en partie) en braille et représente parfaitement le goût de Nikolaï pour cette Valentina!!! Alto a vraiment le soucis du détail...

9 commentaires:

Venise a dit...

Ah, je suis contente d'avoir ton avis, Jules. À force d'entendre les impressions toujours heureuses sur cet ouvrage, ce roman me tente, malgré le titre et malgré la couverture. Isabelle Richer*, la commentatrice judiciaire (pas la comédienne) donne son avis et ma foi, cela ressemble à ton opinion : c'est à lire pour le tragico-comico, savoureux, intelligent. Je n'ai plus choix, vous me coincez, je devrai me le procurer !
*http://www.radio-canada.ca/radio/emissions

Catherine a dit...

Ben ma foi! Moi qui adore cette couverture, je me suis même démenée de tous les diables pour gagner la lithographie originale sur le site d'Archambault!!!

Ça doit être comme pour Cohen... ;o)

Jules a dit...

Venise: oui, oui, tu dois le lire! Il arrive parfois que les journalistes soient justes et disent la vérité!! ;)

Catherine: on est un peu l'opposé toi et moi, non?!

Bob August a dit...

Bon, encore un livre à commander à mon libraire : ma Jules, tu veux ma ruine ou quoi ?

Jules a dit...

Bob: ta ruine non, mais t'enrichir culturellement oui! ;)

Pierre-Luc a dit...

Tu n'as pas trouvé que le tiers du livre, le premier tiers, était inutile ? J'ai bien aimé, en bout de ligne, mais c'est interminablement long au début, non ?

Danaée a dit...

J'ai acheté le bouquin avec toi au Salon du livre... il attend sur la pile! J'ai vérifié pour le braille sur la couverture... Mmmm. C'est subtil, quand même!

Jules a dit...

Pierre-Luc: pas du tout. L'auteur nous met dans le contexte non?

Danaée: assez oui, mais il fallait y penser! ;)

Anonyme a dit...

Il ne faut pas non plus se fier au titre non plus ... qui n'a pas l'air très tentant malgré une histoire qui m'a l'air sympa :)