"La beauté de Suzie canardait indifféremment hommes et bêtes. Les chiens se pâmaient à ses pieds et les chevaux se couchaient pour qu'elle n'use point d'étriers" (p.181) N'avez-vous pas envie de rire de cette image? La beauté de Suzie illuminait les prés telle une lune un soir de pleine lune... Il me semble que dit comme cela on aurait imaginé sa beauté beaucoup plus facilement!
"Fanny était à l'aise dans cette atmosphère, loin des angoisses existentielles qui minaient sa famille et la communauté blanche. Elle s'enfonçait dans un temps où l'homme ne se posait pas de questions sur l'évolution de la médecine, la conquête de Mars ou sur les remèdes contre la mort: jusqu'ici on comprend que les préoccupations de l'Afrique ne sont pas les mêmes que les pays industrialisés et que les batailles ne sont pas les mêmes... Et bien voilà ce qui vient après cet énoncé quasi-philosophique: "Je t'aime, Nicolas", murmurait-elle." Est-ce que ce bout de phrase a du sens ici? Nous sommes en pleine guerre entre Blancs et Noirs du Zimbabwe, les enjeux sont déterminants pour les grands propriétaires terriens Européenes qui sont expropriés et même tués suite à la décision du président "élu démocratiquement à vie"...
"Alors seulement, elle s'écroula sur le lit et versa des larmes. Elle pleura Zaguirané qui s'était envolé en fumée, en même temps ses rêves de liberté et de fraternité; elle pleura ses illusions de mettre fin à cette tyranie qui voulait que Noirs et Blancs ne soient égaux que dans la misère. Et quand cela lui parut suffisant, elle s'ébroua, donna cent coups de peigne à ses cheveux, parce qu'il était temps de se remuer." (p.389) Bien sûr! Je m'appelle Blues, j'ai 18 ans, je viens de rater un coup d'état contre le président, et hier, je rêvais de me faire culbuter dans le boisé par Franck qui a deux fois mon âge. Que me reste-t-il d'autre à faire que de peigner mes beaux cheveux longs après tout cela?! Je suis vulgaire, mais vous trouverez pire dans ce livre! Je pousserai la comparaison à celle d'inviter un humoriste aux funérailles de la personne qui vous est la plus chère! Un grand malaise, un non-sens, une plaisanterie de mauvais goût. Ce livre en est truffé.
Ce qui m'a énervé au plus haut point, c'est que Beyala soit demeurée très prudente laissant tous les beaux rôles aux Blancs! Je ne peux imaginer que dans ces histoires de colonisateurs-colonisés, propriétaires terriens-domestiques, l'envahisseur ait toujours le bon rôle... Ni bon pour la portion fleur-bleue, ni bon pour la partie socio-politique invraisemblable...
4 commentaires:
Je viens de perdre un commentaire :((
Je ne sais plus ce que j'y disais :((
(J'espère que ça marche)
Chez des amis qui ne lisent qu'une fois par an, il y en a certains qui disent qu'elle est une imposture. Je n'ai lu qu'un livre d'elle et je n'ai pas vraiment aimé, donc je ne sais pas si je vais retenter ma chance... (c'était pas tout mon commentaire, mais le reste parler du Zimbabwe...)
Tu me fais faire des économies Jules :-D
Bonne journée!
Jo Ann: Je ne le conseille pas du tout. C'est rare que je fais cela, mais j'ai eu l'impression de lire une imposture justement! Quelqu'un qui pressé de publier aurait tourné les coins ronds...
Katell: Bonne journée! Qu'achèteras-tu à la place? ;P
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