jeudi 27 janvier 2011

Toute passion abolie, Vita Sackville-West.

Lady Slane, veuve à 88 ans d'un aristocrate éminent, décide d'entamer une nouvelle vie. Elle déjoue obligations familiales et contingences matérielles, s'accordant in extremis une petite part de liberté et d'épanouissement personnel, en la personne de Fitzgeorge, très vieux collectionneur d'art célibataire, qu'elle a brièvement connu dans sa jeunesse et qui sera le complice de ses derniers jours, l'amant de coeur qu'elle a toujours rêvé d'avoir.

Adossée à la mort, elle pouvait enfin contempler sa vie. (p.77)

Dévouée pendant toute sa vie à son mari, ses enfants et à la haute société, Lady Slane décide de s'offrir du temps libre, à elle, dépourvu de toute entrave à la minute où son époux rend l'âme. À la surprise de ses enfants, elle loue une maison plus que modeste, refuse de côtoyer la jeunesse (ses enfants, petits-enfants, etc.) et n'autorise que quelques personnages "de son âge" à la visiter. Elle se débarrasse de ses bijoux, d'un héritage et ne conserve que sa servante Genoux fidèle depuis leur jeune âge.

C'est mon premier roman de cette écrivaine originale qui n'hésite pas à "choquer" le lecteur par les intentions et les actions des personnages. Cette famille semble si merveilleuse dans les premières pages, mais on découvre bien vite que chacun a son dada: l'argent, une collection d'objet, le désir de solitude, l'héritage, l'envie de liberté... Selon leur position dans la famille, chacun aspire à quelque chose (de mesquin?!) tandis que Lady Slane n'aspire qu'à une chose, soit d'être elle-même après plus de 60 ans de camouflage!

En bon québécois, je vous dirais que cette vieille femme est détestable, mais en même temps elle semble si heureuse de se retrouver après tout ce temps, que je n'ai pas pu lui coller l'étiquette et j'ai plutôt apprécié sa philosophie... Pour être franche, je m'attendais à un texte plus grandiose, c'est bien, on ne s'ennuie pas, mais après avoir refermé la dernière page, je n'ai pas le goût de lire autre chose de cette auteure.

7 commentaires:

Karine:) a dit...

Ah oui, pas plus que ça? Je ne connais pas du tout hein, mais ce livre me tente depuis un bon moment...

Joelle a dit...

J'ai lu Haute société de cette auteure et cela ne m'avait pas laissé un souvenir inoubliable. Par contre, cette histoire me tente plus ... cela m'a l'air plus "ironique" !

zarline a dit...

J'ai lu hier un avis chez Ikebukuro beaucoup plus enthousiaste. Je reste tentée mais j'essaierai de ne pas trop en attendre non plus.

Jules a dit...

Karine: non pas plus... assez ordinaire!

Joelle: c'est triste en même temps tu verras!

Zarline: sa propre idée est toujours la meilleure!

**Fleur** a dit...

Lu mais je n'ai pas vraiment accroché d'ailleurs je ne m'en souviens même plus !

moustafette a dit...

Oh une vielle dame détestable, alors je note !

Jules a dit...

Fleur: pas inoubliable, je suis tout àa fait d'accord!

Moustafette: tu aimes ce genre de dames?! :)