La nostalgie de l'ange, Alice Sebold.

«Nom de famille : Salmon, saumon comme le poisson ; prénom : Susie. Assassinée à l'âge de quatorze ans, le 6 décembre 1973. [...] C'est un voisin qui m'a tuée. Ma mère aimait ses parterres de fleurs et, un jour, mon père et lui avaient parlé engrais.» Le viol et le meurtre de la petite Susie sont sans doute les souvenirs les plus effroyables qu'elle ait emmenés au paradis. Mais la vie se poursuit en bas pour les êtres que Susie a quittés, et elle a maintenant le pouvoir de tout regarder et de tout savoir. Elle assiste à l'enquête, aux dramatiques frissons qui secouent sa famille. Elle voit son meurtrier, ses amis du collège, elle voit son petit frère grandir, sa petite soeur la dépasser. Elle observe, au bord du ciel, pendant des années, la blessure des siens, d'abord béante, puis sa lente cicatrisation... Habité d'une invincible nostalgie, l'ange pourra enfin quitter ce monde dans la paix.

Ma première rencontre avec Sebold remonte à juin 2003 avec "Lucky" où, sous forme de roman, elle nous raconte son propre viol lorsqu'elle avait 18 ans. Un sujet marquant pour cette auteure, car il est encore une fois exploité dans ce roman qui est, en fait, sa première oeuvre. Je dis bien "oeuvre" puisque cette écrivaine fait partie de ceux qui écrivent peu, mais qui se concentrent sur la qualité! Comment arrive-t-elle à nous faire rire dans des circonstances très graves demeure presque un mystère (sauf si vous y tenez... on appelle cela du talent!!!). Après son viol par Mr Harvey, Susie est assassinée et surveille son entourage du haut du paradis. Le deuil que traverse sa famille, l'enquête personnelle menée par son père, l'apparition de la méchante grand-mère dans le décor, le détachement de sa mère, les aventures de sa soeur Lindsay et le chagrin de son petit frère... elle ne rate rien de là-haut! Pas toujours facile pour elle et pour ceux qui la sentent encore présente. Par touches d'humour, la pilule passe plus facilement et Sebold est tellement fantastique que ce fût presque impossible de m'ennuyer dans ces 350 pages. D'ailleurs, je l'ai dévoré en quelques jours, au malheur de mon fils qui a passé un peu plus de temps que d'habitude avec ses petits amis colorés! Ce livre est une belle démonstration que la vie doit continuer après le départ d'un être cher, même si la douleur ne s'atténue que très lentement et parfois même jamais...

Merci à BOB et à J'ai lu pour cet envoi, c'est un beau cadeau!