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Après un weekend pauvre en lecture captivante, j'ai manifesté à vive voix mon désir ardent de lire un "bon livre"! Depuis longtemps, je rêvais d'un récit qui me donnerait envie de ne pas dormir le soir, de rentrer tôt du boulot pour m'y replonger ou encore de ne pas sortir dîner au restaurant pour continuer à lire sur le coin de mon bureau... J'ai trouvé mon homme! J'aurais pu m'en douter car à bien me souvenir, il y a quelques années et sous le conseil de mon amie Mrs.Pillsbury, j'avais dévoré l'Adversaire.
Carrère est égoïste! D'autres diront qu'il est déterminé, indépendant, naïf ou encore insouciant, moi je dis qu'il est égoïste. Il part à la poursuite d'un Hongrois interné depuis plus de 50 ans en Russie, de son grand-père russe disparu subitement, de l'amour avec Sophie, du village de Kotelnitch, de la langue russe sans jamais regarder les dégâts que peuvent produire ce genre de "fouillage" intense. Il lutte contre ses démons sans même voir à quel point il cause des dommages chez les gens impliqués: sa mère, la femme qui partage sa vie ou encore les habitants du village de Kotelnitch. On l'aime, on le déteste, ce récit est d'une grande puissance émotive qui caresse parfois les sens un peut trop violemment... Au final, je constate que j'ai envie de me faire une "cure Carrère" pour en connaître un peu plus sur cet homme qui a eu le culot de se mettre à nu coûte que coûte.
"J'ai compris que si l'histoire du Hongrois m'a tellement boulversé, c'est parce
qu'elle donne corps à ce rêve. Lui aussi a disparu à l'automne 1944, lui
aussi s'est rangé du côté des Allemands. Mais lui, cinquante-six ans plus
tard, il est revenu. Il est revenu d'un endroit qui s'appelle kotelnitch,
où je suis allé et où je devine qu'il me faudra revenir. car kotelnitch,
pour moi, c'est là où on séjourne quand on a disparu." (p.63»)"Je voudrais te mériter, même si je sais que c'est trop tard. Je voudrais
dans l'absence et le manque écrire un livre qui raconte notre histoire, notre
amour, la folie qui s'est emparée de nous cet été, et que ce livre te fasse
revenir. Je voudrais qu'il y ait une seconde première fois." (p.303)
9 commentaires:
C'est vrai que sur ce coup-là, Emmanuel Carrère est égoïste... mais ce roman est vraiment très très bien. J'ai été captivée par son récit très émouvant. Un des mes coups de coeur de cette année !
Tentant ce livre, grâce à ton commentaire ! De plus, Caro[line] s'y mettant aussi, je le note sur ma LAL :)
Je l'avais vu dans une émission littéraire et bof ! Pas très envie de lire ce livre.
J'ai pas envie de lire ce livre, moi non plus. Par contre, il y a La moustache qui me tente énormément. Tu l'as lu ?
Caro: totalement d'accord!
Meria: à lire!
Belle: il y a tant d'autres à lire e toute façon! ;)
Pierre-Luc: pas lu La moustache, mais j'ai très envie!!! Dans tes moments d'insomnie voilà quelque chose à lire!! ;0p
Pour l'instant j'hésite encore avec ce roman, malgré que j'ai beaucoup aimé "la moustache" que je te conseille vivement !! ;-)
Complètement d'accord! moi aussi j'ai, du coup, enfin de faire une "cure Carrère"! il faut du courage pour être aussi égoïste.
Un gros coup de coeur pour moi aussi.
Salut Jules,
un auteur est souvent très égoïste, il porte en lui ses souffrances, a envie de les mettre en mot pour les exorciser. Là, c'est vrai que Carrère pousse très loin l'égoïsme, mais il ne cherche pas non plus à plaire... Il se met nu, sans pudeur. POur son entourage, ces pages doivent être insoutenables, mais pour moi, lectrice, pas vraiment... J'y ai lu une autofictyion qui me parlait de lui autant que de moi, de l'Homme en général. Sa petite vie à lui, je m'en moque un peu... Ce qui importe c'est son texte, la façon dont il transcrit une réalité.
Anne-Sophie: je suis tout à fait d'accord et c'est vrai qu'il est très franc dans son écriture.
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