La bar-mitsva de Samuel est un premier roman irrévérencieux. Samuel, un enfant juif né dans les banlieues chaudes de Paris, raconte sans s'excuser. Sa mère prie pour gagner à la loto ou pour le décès de son père avec une trêve à la fête de kippour, elle terrorise les enfants avec un cintre et souhaite tellement passer pour une Française qu'elle prétend n'avoir jamais mangé de couscous. Un jour, elle colle même un petit mot sur sa boîte aux lettres où il est inscrit « sale Française » et, enfin, s'échappe au Canada avec son nouveau mari. Samuel s'habille avec les gaines de sa grand-mère, ses parents s'envoient des lettres d'injures en découpant les lettres de l'alphabet dans les journaux pour en accentuer l'effet. C'est à Montréal, dans le quartier Snowdon, que le petit David découvre son identité, décide de manger cacher, menace sa mère de porter la kipa en public et projette de visiter le mur des lamentations et les bordels de Tel-Aviv. Le roman de David Fitoussi est un guide de survie pour le nouvel arrivant ou un manuel pour quiconque souhaite faire fortune en immobilier à Montréal, malgré la crise.
L'exploration à l'adolescence comporte plusieurs facettes et de grandes frustrations, alors imaginez lorsqu'à cela s'ajoute le fait que votre mère (qui a déjà, elle-même, un grave problème d'acceptation de son identité) vous fait prendre l'avion pour immigrer dans un pays où le peuple ne vous ressemble pas du tout! La dose à prendre est amère et ce sont ces embûches que nous vivons à travers Samuel qui est déterminé à se créer un destin bien à lui coûte que coûte et même si, de toute façon, il a vaguement l'impression de passé inaperçu au sein de son environnement et de sa famille.
Si certains passages sont extrêmement drôles, plusieurs sont carrément vulgaires et parfois intolérables. Les comparaisons utilisées sont blessantes et Fitoussi n'est pas toujours doux envers le Québec.
"Pour un juif, faire sa bar-mitsva, c'est un peu comme être prêtre et tripoter des petits garçons: l'un ne peut pas aller sans l'autre." (p.122-123)
Contrairement à ce que propose le quatrième de couverture, il ne faut pas du tout voir ce livre comme un guide de références en quoi que ce soit. Pour tout vous dire, je n'en sais pas plus sur ce qu'est une bar-mitsva qu'avant d'avoir ouvert ce livre...
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5 commentaires:
Je me rappelle qu'ils en avaient parlés à Bazzo.tv, mais je ne me souviens plus de ce qu'ils en disaient. Il me tentait un peu, mais à lire ton avis, je crois que ce n'est pas pour moi.
Maribel: le language est parfois très cru, sinon l'histoire se tient et est quand même intéressante!
Bon, n'empêche que je ne suis pas tentée du tout, histoire intéressante ou pas!!!
Merci de ne pas rallonger ma LAL en ce dimanche matin!
Karine: a non, ce n'est pas pour toi du tout!!
Anne: tout le plaisir est pour moi!! ahahah mais que veut dire cette phrase??!! Bon, je te trouverai bien autre chose... ;p
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