Fait divers en Normandie : une fille d'agriculteur rêveuse épouse un médecin décevant, s'ennuie à la campagne, prend des amants, s'endette et se donne la mort. Flaubert relève le défi de ce sujet banal. Madame Bovary ne dit pas seulement le malaise de toutes les femmes insatisfaites, de la " mal mariée " du XIXe siècle aux " desperate housewives " des feuilletons américains du XXIe siècle. Ce roman transforme en chef-d'oeuvre l'une des plus grandes tristesses humaines : celle de manquer sa vie.
En 1857, au terme de plusieurs années de labeur, Flaubert fait paraître Madame Bovary. Aussitôt, c'est le scandale : l'histoire d'Emma - cette fille de paysans qui, pour fuir la médiocrité de son époux et la routine provinciale, se réfugie dans ses lectures puis dans l'adultère - choque la censure. Flaubert est poursuivi pour outrage aux mœurs et à la religion ; on lui reproche ses " tableaux lascifs ", ses " images voluptueuses mêlées aux choses sacrées ". Le succès, immense, est à la mesure du tapage du procès. Mais cette œuvre - qui donna lieu à quantité d'adaptations, que l'on songe aux films de Jean Renoir (1934) ou de Claude Chabrol (1991) - est bien plus qu'un roman sulfureux : elle ébranle les fondements mêmes du genre romanesque. Ce qu'affirme avec force Zola dans Les Romanciers naturalistes (1881) : " Quand Madame Bovary parut, il y eut toute une révolution littéraire. Il sembla que la formule du roman moderne, éparse dans l'œuvre colossale de Balzac, venait d'être réduite et clairement énoncée dans les quatre cents pages d'un livre. Le code de l'art se trouvait écrit. "
Depuis 150 ans, cette pauvre Emma Bovary souffre et pleure dans cent, dans mille villages et villes de France. Parce qu'elle ne sait pas vivre, ni aimer, elle rêve ses amours et sa vie. Et cependant elle est belle, sensuelle, audacieuse. Mais une imagination déréglée, l'exaltation romanesque, un époux médiocre et obtus, l'absurde goût du luxe et des amants méprisables vont l'entraîner dans la ruine et une mort affreuse. Pour diriger cet " orchestre des instincts et des sentiments féminins ", qu'est selon lui Madame Bovary, Flaubert souffre mort et passion, à la fois grand prêtre et martyr de l'art, du style et de la beauté. Mais derrière la perfection du chef-d'œuvre apparaissent la crudité, la violence et l'érotisme, comme dans un roman d'aujourd'hui.
En 1857, au terme de plusieurs années de labeur, Flaubert fait paraître Madame Bovary. Aussitôt, c'est le scandale : l'histoire d'Emma - cette fille de paysans qui, pour fuir la médiocrité de son époux et la routine provinciale, se réfugie dans ses lectures puis dans l'adultère - choque la censure. Flaubert est poursuivi pour outrage aux mœurs et à la religion ; on lui reproche ses " tableaux lascifs ", ses " images voluptueuses mêlées aux choses sacrées ". Le succès, immense, est à la mesure du tapage du procès. Mais cette œuvre - qui donna lieu à quantité d'adaptations, que l'on songe aux films de Jean Renoir (1934) ou de Claude Chabrol (1991) - est bien plus qu'un roman sulfureux : elle ébranle les fondements mêmes du genre romanesque. Ce qu'affirme avec force Zola dans Les Romanciers naturalistes (1881) : " Quand Madame Bovary parut, il y eut toute une révolution littéraire. Il sembla que la formule du roman moderne, éparse dans l'œuvre colossale de Balzac, venait d'être réduite et clairement énoncée dans les quatre cents pages d'un livre. Le code de l'art se trouvait écrit. "
Depuis 150 ans, cette pauvre Emma Bovary souffre et pleure dans cent, dans mille villages et villes de France. Parce qu'elle ne sait pas vivre, ni aimer, elle rêve ses amours et sa vie. Et cependant elle est belle, sensuelle, audacieuse. Mais une imagination déréglée, l'exaltation romanesque, un époux médiocre et obtus, l'absurde goût du luxe et des amants méprisables vont l'entraîner dans la ruine et une mort affreuse. Pour diriger cet " orchestre des instincts et des sentiments féminins ", qu'est selon lui Madame Bovary, Flaubert souffre mort et passion, à la fois grand prêtre et martyr de l'art, du style et de la beauté. Mais derrière la perfection du chef-d'œuvre apparaissent la crudité, la violence et l'érotisme, comme dans un roman d'aujourd'hui.
Il y a certainement plusieurs autres versions, mais j'ai inséré ces trois quatrièmes de couverture dans le seul but d'exprimer l'audace de Flaubert pour son époque. L'adultère exécuté (pas seulement rêvé comme chez certains auteurs de cette époque) et l'endettement au féminin sont indéniablement des sujets plus contemporains que l'étiquette l'aurait permis, mais la naïveté de Charles, le mari d'Emma, et la négligence envers Berthe, leur fillette, dérangent tout autant, peu importe le siècle!
Mais pour moi, Emma reste une femme avec un esprit de jeune adolescente qui jouerait encore à des jeux tels que; tenir une marguerite et compter les pétales ainsi: Je t'aime, je ne t'aime plus, je te veux, je ne te veux plus; ou encore, qui s'amuserait à se vêtir comme une princesse en attendant son prince charmant qui aurait la clé de son coeur... Vous allez me trouver sévère, mais Mme.Bovary m'a ennuyée! J'aurais préféré la lecture de ses lettres reçues de la part de ses amants à ses visites en boutiques! J'aurais aimé plus de balades à cheval dans les prés que les rencontres toujours dans la même chambre d'hôtel... Je suis peut-être bien trop romantique pour Flaubert et ses liaisons étaient certainement écrites d'un point de vue plus masculin que féminin, d'où la crudité mentionnée dans un des quatrièmes de couverture, mais le résultat est que je suis loin d'être conquise par ce "chef-d'oeuvre".
17 commentaires:
J'ai tenté de lire ce roman il y a quelques mois, et je n'ai pu le terminer, moi aussi il m'a ennuyée ! Dommage, l'intrigue était intéressante...
Madame Bovary, pour moi, c'est LE chef d'oeuvre absolu, et je suis toujours étonnée qu'on passe à côté d'Emma,de ses illusions déçues, du style magnifique de Flaubert..
Une jeune fille qui rêvait trop, trop passionnée pour son temps, trop amoureuse, et condamnée à la mediocrité..!
mais bon, question de goût!
Bises !
Bladelor: ouf! Je ne suis pas seule!! Mais je lui donnerait la note de moyen, j'ai vu pire!
Marie: j'ai bien saisi la misère d'Emma et sa peine. Pour ce qui est du style de Flaubert, il y a des trous dans son oeuvre! À certains endroits, il passe d'une scène à l'autre et il nous manque quelques informations pour saisir ce qui se passe...
Je vais faire un terrible aveu.. "Madame Bovary" est mon pire souvenir de lecture à vie. On nous l'a fait lire à 13 ans, pour l'école, à un âge où c'est tout blanc tout noir... et disons que ce que Marie exprime, je ne l'avais pas vu mais alors pas du tout!
Je me dis toujours que je vais le relire un jour, pour voir comment mon cerveau trentenaire y réagirait...
karine: hum... ça ne vaut peut-être pas la peine!!!
Je pense depuis hier à Madame Bovary(!) et tu vois, ça prouve au moins une chose : nous sommes toutes différentes, et ce qui comble de bonheur une lectrice peut laisser une autre indifférente!
Et c'est ce qui fait la richesse de la littérature, toutes les sensibilités, tous les goûts!
Bonne semaine et bonnes lectures!
imagine alors le pensum ! car je l'ai lu au collège en 3ème 14/15 ans (il y a plus de 40 ans donc) et en plus pleins de choses m'échappaient que le prof ne nous expliquait pas !!! de quoi dégoûter de la lecture !!!
je devrais d'ailleurs le LIREà nouveau car je suis certaine de le DECOUVRIR maintenant où je suis une femme "mûre'" !!
bonne journée Jules
Un classique que je n'ai jamais lu!
madame bovary ... je suis sure qu'à le relire adulte, la lecture n'est pas la même que quand on est ado ... c'est une bonne idée
je t'embrasse ici
J'avais peur de ce roman. Très peur. Tous en parlaient comme d'un chef d'oeuvre. J'étais quasiment intimidée de faire sa connaissance d'Emma.
Quand je l'ai entamé de plein gré (aucune lecture imposé), je m'attendais à un phrasé alambiqué, une complexité, de l'hermétisme et du vieillot empoussiéré.
Et puis, voilà que je me suis attaché au sentiment d'Emma. À sa solitude de femme, enfermée dans la tour de sa sexualité. Qu'une femme existe autrement que comme une potiche de porcelaine qui fait beau a rejoint mon coeur qui s'est mis à battre en même temps que le sien. J'ai eu peur pour elle aussi, j'ai admiré son audace, son courage aussi, car courage il fallait pour assouvir ces bas instincts dans cette époque guindée. Et hypocrite. Elle était avant-gardiste, ce que j'ai compris par la peinture de l'époque si parfaitement exposé sous nos yeux par les mots précis de Gustave Flaubert.
En tout cas, j'ai aimé et j'en ai été surprise !
à toutes: en tout cas, elle ne fait pas l'unanimité partout cette chère Emma!!! Chacun y trouve son compte... je peux dire que Léon m'a plu! ;) Désolée pour le combiné, j'assiste à un spectacle ce soir et je n'ai pas beaucoup de temps!! :|
Comme toi j'ai été très partagé à la lecture de Mme Bovary. Un livre que j'ai trouvé inégal.
Un des commentaires qui a été laissé sur mon blogue m'a bien éclairé : Emma Bovary serait attendrissante car rêveuse mais prisonnière de sa vie. J'avais trouvé ça bien vu.
Ce n'est pas le roman que j'aie préféré chez Flaubert. Mais je suis sûre que beaucoup de lectrices ont souffert sur ce chef-d'oeuvre ...
Quand je l'ai lu la première fois, à l'âge de dix-huit ans, je me suis passablement ennuyé. Cependant, lorsque j'ai dû le relire une dizaine d'années plus tard, j'ai vraiment adoré! Quelqu'un a-t-il remarqué l'humour discret de Flaubert? Entre autres, la scène aux commices agricoles où les discours kitschs de la foire s'intercalent dans le dialogue des amoureux... pour moi, c'est d'une habileté, d'une finesse et d'une drôlerie remarquables. Très cinématographique comme scène, bien avant l'invention du cinéma!
Ce livre est le sujet de mon bac de français ... autant dire que je n'en garde pas un très bon souvenir (malgré une note honorable) ! En fait, il est lié à tout jamais à l'école dans ma petite tête ;)
Un de mes classiques préféré qui est prévu dans mes relectures pour 2009!
Quand j'ai lu ce livre comme beaucoup au lycée... il y a fort longtemps je l'ai détesté. Pour un adolescente romantique Emma est un sujet d'emportement! Elle épouse qui elle n'aime pas, elle ne se révolte qu'à demi et de façon à se trouver dans une situation inextricable. J'en ai beaucoup voulu à Flaubert de cette héroine contraire à mes voeux... Vingt ans plus tard, je vois avec quelle finesse il peint cette femme aux prises avec les conventions d'un monde fait par les hommes et pour les hommes... je comprends mieux sa folle échappée dans le monde des romans où les amours sont belles. Emma veut être une héroine des romans qu'elle affectionne, mais les hommes ne sont pas des héros... Elle se trompe constamment sur les gens. C'est un roman extrêmement moderne, car en réalité nous plaquons souvent sur les autres l'image de ce que nous attendons d'eux, plutôt que de les voir tels qu'ils sont.
Vous m'avez donné envie de le relire, et je suis sûre que je vais le voir encore autrement que lors de mes précédentes lectures.
Merci.
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