vendredi 24 septembre 2010

En attendant la montée des eaux, Maryse Condé.

Babakar est médecin. Il vit seul avec ses souvenirs d’une enfance africaine, d’une mère aux yeux bleus qui vient le visiter en songe, d’un ancien amour, Azelia, disparue elle aussi, et autres rêves de jeunesse d’avant son exil en Guadeloupe, berceau de sa famille. Mais le hasard ou la providence place une enfant sur sa route et l’oblige à renoncer à sa solitude, à ses fantômes.

La petite Anaïs n’a que lui. Sa mère, une réfugiée haïtienne, est morte en la mettant au monde, lui léguant sa fuite et sa misère. Babakar veut lui offrir un autre avenir. Ils s’envolent pour Haïti, cette île martyrisée par la violence, les gouvernements corrompus, les bandes rebelles, mais si belle, si envoûtante. Babakar recherche la famille d’Anaïs, une tante, un oncle, des grands-parents peut-être, qui pourraient lui raconter son histoire. Mais Babakar ne rencontre personne et ne peut compter que sur lui et sur ses deux amis Movar et Fouad. Des hommes qui lui ressemblent, exilés, solitaires, à la recherche d’eux-mêmes et qui trouvent à Haïti des réponses à leur quête, un lieu de paix au milieu des décombres.

Maryse Condé pousse les aventures de Babakar sur plus d'un contient, puisque son destin le mène un peu partout et où il ne pensait jamais s'installer, soit Haïti! À travers son histoire et ses origines mixtes, elle nous dresse le portrait d'un médecin qui reste hanté par la mort de sa mère à travers les apparitions de celle-ci tout au long du roman. Pour certains, la nuit porte conseil, pour lui, c'est elle qui dirige ses pas. Les femmes de sa vie n'ont pas eu de chance, il veut essayer de réparer tout cela avec Anaïs, cette petite dont la mère est morte en couche. Movar lui explique ce que sa maman souhaitait pour elle et Babakar se fera gardien des désirs de cette femme qu'il a aussi (secrètement) désirée.

Des touches d'histoire colorent ces pages, on y apprend beaucoup sur les croyances des Haïtiens et c'est une bonne occasion de faire changement des textes qui ne parlent que des ouragans et tremblements de terre. Ces catastrophes naturelles ne sont pas totalement mises de côté, mais elle font partie d'un ensemble pour expliquer ce que vivent quotidiennement les habitants de ce pays décharnés. Au niveau culturel, ce livre gagne ses gallons, mais pour le fil conducteur du roman, je suis restée sur ma faim.... comme si la base n'était pas assez solide. Les récits permettent de dresser des portraits plus approfondis pour chacun des hommes qui formeront "la colonie", mais j'aurais aimé plus de profondeur émotionnelle!

Merci à BOB et aux Éditions JC Lattès pour ce partenariat.

5 commentaires:

Karine:) a dit...

C'est un livre qui me tente depuis que je le vois sur les blogs... pour Haïti surtout.

Jules a dit...

Karine: as-tu déjà lu Condé? Moi, c'était mon premier... je ne sais pas si je lirai autre chose, il me semble qu'elle doit se répéter...

Clara et les mots a dit...

J'ai aimé ce livre et il m'a donnée envie de découvrir un peu plus cette auteure...

Jules a dit...

Clara: moi je ne sais pas trop, j'ai peur qu'elle soit une de ces auteures qui parlent toujours des mêmes endroits, des mêmes sujets... peut-être que je me trompe...

silvi a dit...

un livre que j'aimerai lire, Maryse condé est une mes auteures préférées de la littérature antillaise. ces romans sont toujours empreint d'une certaine réalité mélancolique. elle trace de très justes portraits ce la vie des habitants des caraïbes. Pour lire quelque chose de très différent tu peux essayer SEGOU.....