dimanche 3 février 2008

La chambre des officiers, Marc Dugain.

En 1914, tout sourit à Adrien, ingénieur officier. Mais, au début de la guerre, lors d'une reconnaissance sur les bords de la Meuse, un éclat d'obus le défigure. En un instant, il est devenu un monstre, une "gueule cassée". Adrien ne connaîtra ni l'horreur des tranchées ni la boue, le froid, la peur ou les rats. Transféré au Val-de-Grâce, il rejoint une chambre réservée aux officiers. Une pièce sans miroir où l'on ne se voit que dans le regard des autres. Il y restera cinq ans. Cinq ans entre parenthèses. Cinq ans pour penser à l'avenir, à l'après-guerre, à Clémence qui l'a connu avec son visage d'ange. Cinq ans à nouer des amitiés déterminantes pour le reste de son existence...

"La première tâche fut d'éliminer de notre champs de conscience tout ce qui pouvait rappeler que notre vie antérieure s'était normalement organisée autour de nos sens. La seconde, de nous interdire toute projection dans un avenir autre que celui des petits progrès quotidiens de mastication et de prononciation." (p.81)

J'ai ouvert ce livre en pensant que tout comme à une visite dans les montagnes russes, il fallait éviter de manger avant! Mais Marc Dugain a trouvé une façon (même avec une touche d'humour à l'occasion!) de nous décrire cet enfer des défigurés de la première guerre mondiale sans nous écoeurer. Le terme est un peu fort, mais j'avais de grandes appréhensions sur ce livre... Le sujet est difficile, les âmes sont meurtries, le courage est parfois absent et ce que chacun d'eux a vécu est souvent inimaginable et trop marquant! On a moins envie de s'appitoyer sur le sort de ces hommes (et femmes) que de les élever au rang de héros sans perdre de vue leur souffrance quotidienne naturellement. Un roman fort que j'ai apprécié parce que pour une fois on prend conscience des blessés qui doivent poursuivre leur chemin et pas juste des morts, qui eux, n'ont pas à affronter la société avec un visage défiguré pour le reste de leurs jours... Vous comprenez ce que je veux dire? Je ne diminue en rien la perte de ces vies!

13 commentaires:

Anonyme a dit...

J'ai lu ce livre lors de sa première sortie (en grand format). Je l'avais apprécié parce qu'il parlait d'un sujet intéressant et douloureux sans (comme tu l'écris) écoeurer.

Anonyme a dit...

Il doit être bien mais je passe pour l'instant.

Anonyme a dit...

Oui, je comprends ce que tu veux dire. Je ne sais pas si je me sens le coeur de lire ce livre pour le moment, par contre!

Anonyme a dit...

Il y a plusieurs années, ce livre fut un vrai coup de coeur! L'adaptation ciné est bien: tu trouveras certainement sans problème le DVD.

Anonyme a dit...

Justement je viens de reprendre le DVD dans ma bibliothèque de quartier. J'avais beaucoup aimé le film.

Anonyme a dit...

J'ai beaucoup aimé ce livre. Justement parce que Dugain raconte une guerre différente. Pas celle des tranchées.
Il est difficile de rester insensible au destin de ces hommes.

Anonyme a dit...

J'ai vu le film en premier et ensuite j'ai lu le livre. Les 2 sont des petites merveilles pour moi.

Anjelica a dit...

J'ai vu le film récemment et ce fut un coup de coeur.

Je lirais le livre un de ces jours.

Kali a dit...

Un très beau livre... Et du coup je viens d'acheter le DVD!

Anjelica a dit...

Comme toi, ce roman fut une belle lecture. un bel hommage à ces hommes.

Anonyme a dit...

Pk Adrien veut-il partir en Afrique?

Unknown a dit...

Parce que Weil lui raconté qu'en Afrique, les blessés de guerre de vrais seigneurs.

Unknown a dit...

Sont traités comme en héros comme de seigneurs on pourrait dire.