dimanche 1 juillet 2007

Épidermes, Diane Vincent.

Il est flic et passionné par son travail, elle est masseuse et fascinée par la peau. Un dégoûtant bout de chair humaine trouvé dans une poche de manteau les porte à conjuguer leur expertise. Du membre au cadavre et du cadavre au meurtrier, Vincent et Josette se perdent, cherchent et se retrouvent entre des marchands d’art, des promoteurs de belle chair bien huilée, des pourvoyeurs de stéroïdes ou des dealers de cocaïne, sans oublier la célèbre photographe nippo-américaine, star inconsciente de cette mystérieuse constellation. Le problème, c’est que les suspects se multiplient. Car il est de ces individus qui, se croyant invincibles, par narcissisme ou par manque d’intelligence, défient les lois de la haute truanderie locale et internationale, et trahissent comme ils dépensent, sans compter. Impossible de penser à autre chose qu’à la scène finale de L’empire des sens de Nagisa Oshima : on vient d’amener à l’urgence une femme - asiatique de surcroît - qui se baladait avec un pénis humain dans la poche de son ciré. Mais ici, ce n’est pas un film, FIN n’apparaîtra pas sur l’écran. Tout commence.
Très peu de lectures d'auteurs québécois pour moi. Très peu de films et musique également. Pratiquement pas de polars dans ma pile. Bref, pas trop orientée sur ma propre culture, j'ai toujours été attirée par ce qui venait d'ailleurs... Donc, au départ, je n'étais pas pré-disposée à lire Épidermes! Cependant, une entrevue radiophonique avec l'auteure m'a vraiment stimulée à acheter le bouquin. Sans regret! Ma crainte envers les polars réside dans le fait que je n'aime pas me casser la tête et faire l'analyse de chaque parcelle d'information pour obtenir un semblant d'indice sur le déroulement final de l'histoire. Diane Vincent, justement, ne nous entraîne pas sur ces longues pistes interminables et parfois iuntiles dans le seul but de nous induire en erreur sur le présumé meurtrier. Elle prend le temps de camper chaque personnage dans son rôle et ne laisse aucun détail en suspens. Du début à la fin, l'enquête de Josette et Vincent (qu'on aimerait bien voir ensemble!) nous est clairement étalée. Parfait pour mon esprit d'analyse peu entraîné! Le journaliste Jean Duquette joue aussi un rôle déterminant dans la résolution de l'enquête "D'où vient le pénis tranché". À mon avis, il est bien le seul journaliste à qui on ne peut reprocher d'en savoir trop... Polar léger pour toute audience.
"À la manière d'un chef d'orchestre, je fais se déployer des partitions qui alignent des faits, des émotions, des histoires, à peine plausibles et vraisemblables au départ, cohérentes et plutôt vraies à l'arrivée." (p.82) Description peu banale du métier d'enquêteur...

4 commentaires:

Anonyme a dit...

Ta critique me fait plaisir à lire. Visiblement, nous avons eu autant de plaisir à le lire. Moi non plus, je ne suis pas friand de polar. Nous pouvons conclure que c'est un polar qui ne s'adresse pas nécessairement aux amateurs! Si tu as été séduite par une entrevue, j'imagine que l'animateur devait lui poser de bonnes questions???? Habituellement, ça se fait à deux ;-)

Anonyme a dit...

Je le note mais je ne sais pas si je vais le trouver içi c'est à dire Ailleurs pour toi !
Bonne semaine, Jules.

Jules a dit...

Anjelica: il est disponible à la Librairie du Québec à Paris. Tel: 43 54 49 02. C'est un peu loin pour toi qui est plus au Sud, mais ils font peut-être des livraisons par la poste... :)

Éric: je crois que cet animateur est un vrai passionné! Je pense même qu'il réussit à faire des interviews sans avoir lu le livre... Dommage, il est en vacances en ce moment, il paraît qu'il passe son temps à faire autre chose (billard, quilles, etc.). Oui, oui' j'ai l'air d'un groopie comme ça, mais en fait c'est parce que j'admire sa polyvalence... ;p Bon assez les fleurs là!!! Au fait, ça reprend quand cette émission?

Anonyme a dit...

Première semaine de septembre.