mardi 3 juin 2008

Pas si tranquille, Adèle Lauzon.

Les événements que relate ce livre se sont déroulés entre deux consultations populaires : le plébiscite sur la conscription de 1942 et le référendum de 1980. Au cours de ces quarante années, le Québec a connu une profonde transformation. La vie d'Adèle Lauzon incarne à merveille cette transformation. Elle a grandi à une époque où Maurice Duplessis en personne pouvait se formaliser des articles qu'elle faisait paraître dans le Quartier latin. Mais, lorsqu'en 1950 elle s'embarque sur l'Empress of France, c'est tout son horizon qui bascule. Elle découvre une Europe encore divisée par la guerre, mais où les idées et les arts sont autrement prisés qu'au Canada français. C'est ainsi qu'après avoir sillonné la France avec les camarades Jacques Languirand et Hubert Aquin, elle découvre le communisme, en même temps que l'amour, et qu'elle se retrouve à une fête du Parti en train de danser dans les bras de Paul Eluard. Elle trouve en rentrant un Québec qui commence à bouger et où son allégeance au communisme attire bien peu de sympathie, sinon l'attention de la GRC. Elle se taille une place dans le journalisme, non pas confinée aux pages féminines, mais bien comme première femme responsable des questions de politique internationale à La Presse. Pour le magazine Maclean, elle couvre deux révolutions - fort différentes - qui ont marqué le siècle, à Cuba et en Algérie, ce qui lui donne l'occasion de connaître quelques-uns de leurs principaux acteurs. D'ailleurs, la révolution, tranquille ou pas, semble gagner le monde. Ce qui ne facilite pas toujours la vie, quand on compte parmi ses familiers à la fois un Gérard Pelletier et un Pierre Vallières... D'autant plus que cette révolution ne se limite pas à la politique, mais gagne la vie privée. Plus rien n'est jamais acquis une fois pour toutes, et il faut trouver le moyen d'être à la fois épouse, mère, amante. Cette vie hors du commun, Adèle Lauzon a trouvé les mots pour la raconter avec un charme inimitable. Avec une grande légèreté du trait, sans jamais se mettre de l'avant, elle réussit à nous faire traverser en sa compagnie, emportés, amusés, éblouis, toute la Révolution tranquille, comme si on y était.
Abandon de lecture p.119. Madame Lauzon m'avait touchée en entrevue radiophonique et j'ai voulu en savoir plus. J'abandonne ici parce que le ton est monotone malgré une expérience de vie bien riche pour l'époque! Contrairement aux femmes de sa génération, elle évite le mari et les petits fours pour partir étudier en Europe. Elle rencontre une multitude de personnages connus, voyage et découvre le monde, mais trop souvent elle nous laisse sur des pistes sans issue: ses amours, le communisme, etc. Déçue....

7 commentaires:

Anonyme a dit...

Hmmm... pas pour moi, ça! Déjà que je ne suis pas très "trucs vécus"!!!

Jules a dit...

Karine: je comprends, mais la dame m'a presque fai brailler à la radio!!

Venise a dit...

Finalement, si je comprends bien, elle n'était pas si "pas tranquille que ça".

Je trouve qu'elle a l'air piteuse sur la couverture. Rien de vendeur.

Grominou a dit...

Dommage, ça aurait pu être passionnant!

Jules a dit...

Venise: oui c'est vrai que la ouverture n'est pas très "vendeuse" mais la dame l'était à la radio...

Grominou: oui...

Bob August a dit...

>elle nous laisse sur des pistes sans issue
C'est fréquent chez les baby boomers...

Jules a dit...

Bob: vraiment?