mardi 15 décembre 2009

La Recrue du 15 décembre: La femme fragment, Danielle Dumais.

Que doit-on à ses origines?

Élevée par un père aussi misanthrope que poète, Caroline voit sa vie basculer lorsqu'elle découvre la vérité sur sa mère et les raisons qui l'ont poussée à l'abandonner à sa naissance. Elle qui composait avec cette absence comme allant de soi est amenée à se poser des questions fondamentales sur sa façon d'être.

Quête identitaire au premier chef, cette histoire conjugue bellement les voix et les voies pour permettre à l'héroïne de se définir. A travers sa vie amoureuse, recoller les fragments d'un tout morcelé par la pression de l'éducation et de l'hérédité deviendra sa solution.

La femme fragment, c'est un scrapbooking riche en couleurs regroupant les images de tout ce qui entoure Caroline: son père âgé, ses amours décevants, son interminable quête maternelle, ses questionnements existentiels et son lourd quotidien.

Caroline est une jeune femme à moitié complète puisqu'elle n'a jamais connu sa mère et à travers le texte de Dumais, le trou béant que laisse ce détail se fait sentir à chaque chapitre. Caroline est instable et ceci viendra plus d'une fois lui chambouler la vie. Le bonheur ne dure jamais bien longtemps et même si tous ceux qui partagent sa route essaient de lui faciliter la tâche, il m'a semblé que celle-ci n'était jamais satisfaite!

"Si j'avais longtemps vécu à la remorque des plaisirs qu'offraient mes amours trop pressantes, mon manège intérieur s'était subitement arrêté et, avec lui, la musique de mes jours. J'étais le pivot de ce carrousel et pour la première fois de mon existence, rien n'allait plus." (p.221)

Ce qui m'a plu par-dessus tout dans ce roman se retrouve dans la structure en parallèle. C'est une brillante idée d'avoir alterné entre les pensées de Caroline et celles de ceux qui viennent tout juste de faire quelques pas en sa compagnie. Comme si chacun partageait son journal intime et c'est souvent la curiosité de connaître les deux côtés de la médaille qui m'ont fait avancer d'une page à l'autre. Car, je dois l'admettre, c'est un peu trop long et on en a parfois assez de ce personnage ambigu. Si Rachel, la mère, avait pris un peu plus de place dans cette histoire, sans toujours être un fantôme, la vigueur de ce roman aurait été autre...

Même si l'année 2009-2010 de La Recrue ne fait que commencer, je suis assez certaine pour pouvoir avancer la thèse que ce roman figurera dans mon top 3 de l'année!

Objectif PAL # 25

2 commentaires:

Marie a dit...

En lisant un billet aussi optimiste et avec un pronostic pareil, je note ce titre !
Bonne journée
Marie

Jules a dit...

Marie: bonne idée!