mercredi 13 avril 2011

Parapluies, Christine Eddie.

La pluie a commencé à tomber le jour où Matteo a disparu.


Jusqu'à son départ précipité, Béatrice ne pensait pas qu'elle aurait besoin d'un gilet de sauvetage. Pour garder la tête hors de l'eau, elle s'accroche à Aisha, une jeune Somalienne qui entre à l'improviste dans sa cuisine à l'heure des actualités. La main dans celle de l'adolescente, elle attend le retour de l'homme avec lequel elle vit depuis quinze ans.


Pendant ce temps, Francesca ronchonne au rez-de-chaussée, Daphnée rêve de rencontrer le docteur Jivago et Thalie trame un plan fabuleux qui lui permettra de retrouver son père.


Entre l'Italie et le Québec, à l'ombre d'un HLM et sous l'oeil bienveillant de Barack Obama, les nuages s'amoncellent. Il pleuvra pendant trente-quatre jours. Le temps de découvrir que les parapluies sont des refuges nécessaires, mais fragiles. Surtout lorsqu'un vent se lève.


Avec l'humour et la finesse qu'on lui connaît, l'auteure des Carnets de Douglas emboîte habilement les destins de femmes flottant entre la certitude qu'on traîne tous en soi un sac de plomb et l'espoir d'une éclaircie.


Après avoir lu Les carnets de Douglas en 2007, dans le cadre de La Recrue, je m'attendais à beaucoup de sensibilité, un peu de romantisme, mais à de l'humour à rire aux éclats... pas du tout! Il faut dire que je n'ai rien lu de cette auteure depuis, je ne peux donc dire que je lui connaissais cette aptitude à faire rire le lecteur. Belle surprise! Le sujet de fond est assez triste en soi. Des histoires de femmes, d'amour, de trahison, de belle-mère, d'enfants et Matteo, un seul homme malchanceux pour relier tout ce beau monde.


Béatrice, Daphnée (avec un "e"!), Thalie et même Francesca sont des personnages solides, avec des personnalités attachantes dans leur genre et le mélange de leur destin donne un résultat convaincant qui a eu pour effet de m'empêcher de reposer le livre une fois ouvert! Qui n'aime pas ça? En le terminant, j'ai eu l'impression d'avoir reçu un bocal d'optimisme face à l'amitié féminine et cela, malgré les préjugés véhiculés en général. La différence est marquante en comparaison avec ma dernière lecture de Christine Eddie, la plume est mieux maîtrisée et j'ai n'ai pas eu l'impression que certains passages étaient enfouis sous le tapis pour faciliter la tâche. J'ai maintenant très hâte de la rencontrer au salon du livre!


Au risque de me répéter, les couvertures ont toujours eu un effet sur mes choix de lecture. Je rechigne à lire un livre dont je n'aime pas l'emballage. Je ne dois pas être la seule dans ce cas et Alto a encore misé juste en venant chercher mon coeur de petite fille qui a eu l'impression de jouer à la poupée avec Parapluies.


"Chez nous, pas le plus petit morceau de famille dysfonctionnelle qui m'aurait fait disjoncter, même pas pendant un quart d'heure. Pas de cris, pas de crises. J'ai moi-même participé à cette harmonie intergénérationnelle en n'ayant aucun bouton d'acné sur la figure pendant l'adolescence. Je rapportais des bulletins impeccables et des trophées de volley-ball qui dorment aujourd'hui dans un dépotoir où ils mettront deux siècles à se désagréger. Je faisais mon lit, je rentrais avant dix heures. Je croisais les jambes en m'assoyant. Je ne jetais pas mes vêtements pas terre et je ne fumais pas de cigarettes en cachette." (p.161)


Donc, un très beau moment de lecture qui se qualifie pour le défi La plume québécoise!

16 commentaires:

Venise a dit...

Hé là là ! Tu es vite sur tes patins ! Je ne pensais même pas qu'il était sorti. Et bien entendu j'ai hâte puisque "Les carnets de Douglas" fut un coup de coeur pour moi.

Eh bien avec ton commentaire, je me meurs de hâte. Quatre ans avant de sortir son deuxième !

Leiloona a dit...

J'adore l'expression de Venise ! :P

Caro[line] a dit...

Quelle bonne nouvelle ! Je note ce nouveau titre de Christine Eddie. Tiens, j'espère que celui-ci aussi sera publié en France. :-)

Réjean a dit...

C'est bien la première fois que nous lisons le même livre en même temps sans que ce soit concerté. Je n'ai pas tout à fait fini mais je peux dire que j'aime.

Suzanne a dit...

J'ai beaucoup aimé «Les Carnets de Douglas» alors pas besoin de te dire que j'ai déjà hâte de lire son tout dernier.

Jules a dit...

Venise et Suzanne: ne me dîtes pas que j'ai de l'avance sur vous!!! :)

Leiloona: une expression purement québécoise!!

Caroline: il faudra probablement attendre un peu, mais tu peux t'informer auprès d'Alto...

Réjean: c'est vrai! Vous êtes à jour dans les nouveautés! Moi, c'est plutôt rare...

Réjean a dit...

Je viens de le terminer et je dirais que j'ai préféré Les carnets de Douglas, parce que les personnages y sont plus mystérieux, moins réalistes, et plus touchants aussi.

Jules a dit...

Réjean: moi j'ai préféré celui-ci parce que justement je préfère les personnages réalistes!! D'ailleurs, c'est pour cette raison que je ne lis jamais de Fantasy ou de Science-fiction...

lucie a dit...

je suis comme toi sensible aux couvertures. J'avais adoré les carnets de douglas, je les ai offerts à tout va !!

Karine:) a dit...

Je l'ai lu aussi la semaine dernière et j'ai beaucoup beaucoup aimé! Je n'ai pas pu résister à la couverture!

Jules a dit...

Lucie et Karine: ah! c'est l'éditeur qui sera content de son choix de couverture!!

GeishaNellie a dit...

Je l'ai fini il y a bien peu et ce à quoi je m'attendais s'était une belle histoire d'amour de ce côté là je ne suis pas vraiment déçue (oui, bon y a des mauvaises passes en amour aussi, tsé ;). Toutefois, j'ai préféré Les carnets de Douglas aussi.

Jules a dit...

Geisha: j'ai aimé les deux, je serai donc fidèle à ses prochains écrits!

gambadou a dit...

j'aime autant la couverture que ton commentaire ! je note

Jules a dit...

Gambadou: oui, oui, note!

argali a dit...

Je suis en pleine lecture et j'adooore ! Merci Jules !