samedi 11 août 2007

Mangez-moi, Agnès Desarthe.

Ouvrir un restaurant ? Quelle idée... C'est pourtant celle qui vient à l'esprit de Myriam, et qu'elle s'empresse de mettre à exécution. Les ennuis commencent car ce restaurant est aussi sa maison. Eviter la faillite, vivre en clandestine et garder le secret sur un itinéraire trop chaotique constituent l'exercice de jonglage auquel elle se livre chaque jour. Qui est Myriam ? Une collectionneuse de contradictions. Un oxymore ambulant. Bannie de chez elle pour une faute inavouable, c'est une âme errante qui n'aspire qu'à la stabilité ; une téméraire qui déteste qu'on la surprenne. Son problème, c'est le temps. Comment faire pour que l'avant et l'après coïncident à nouveau ? Que le passé cesse d'être douloureux et que l'avenir s'éclaire ? Ce livre dont le titre évoque l'Alice de Lewis Carroll est un roman d'aventures spirituelles, en même temps qu'une chronique d'un genre très particulier. Car on se bouscule dans le restaurant de Myriam. Fleuriste amoureux, jeunes filles philosophes, enfants du quartier, et jusqu'à ce cultivateur dont la science des plantes semble infinie, tous participent de la même comédie humaine, lumineuse, mystérieuse : le monde d'Agnès Desarthe. Un monde où le rêve et le réel s'entrelacent, où les disparus reviennent, où le désir voyage.



Bien des fois j'ai vu ce livre sur les blogs et bien souvent j'ai eu l'eau à la bouche en lisant le titre: Mangez-moi! C'est Chez moi que Myriam mettra fin à ses années de cavale et donnera le meilleur d'elle-même. Un restau sans affiche, un menu au jour le jour, un peu effacé comme sa propriétaire qui tente de se sortir la tête de l'eau après cette grave erreur commise il y a maintenant six ans... Le voisin Vincent, le serveur prodige Ben et son frère Charles qui tenteront, chacun à leur façon, de redonner vie à cette femme qui a tant subit et culpabilisé. Avec eux, elle apprendra - tranquillement - à refaire confiance à la vie et à redevenir un peu plus que l'ombre d'elle-même. Un récit drôle et un brin philosophique, une écriture tout en douceur qui se lit bien et qui donne envie d'aller s'asseoir Chez moi prendre un café à un euro tout un lisant un livre tiré de la tablette personnelle de Myriam. Vous connaissez Rainer?



"Mon frère est un voilier, moi, je suis un paquebot, mais dont la quille est trop courte et le gouvernail trop long. Le moindre mouvement de barre m'entraîne à des milliers de milles de la destination prévue. J'ai l'inertie d'un grand navire. En vue du port, inutlie de m'orienter vers la rade, je fonce droit dans la digue. Mon existence, bien que lente et peu spectaculaire, a causé d'énormes dégâts. J'ai pourtant aperçu au loin, le signal angoissé du phare. J'ai reçu son message d'avertissement et je disais oui, oui, je sais, je vais tout casser; mais il était trop tard."
(p.56)

9 commentaires:

Anonyme a dit...

Je ne connais pas cette auteure, bien que j'en aie lu de bonnes critiques quasiment partout. Je surligne sur ma LAL, donc.

Katell a dit...

J'attends la sortie en poche!!!!

Anonyme a dit...

J'ai beaucoup aimé ce livre et notamment le personnage de Myriam qui est magnifique : un livre qui nous réconcilie avec la vie !

Anonyme a dit...

J'ai beaucoup aimé ce livre également et j'en garde un souvenir particulier car il a fait l'objet de mon premier article sur mon blog.

Anonyme a dit...

Ca fait longtemps qu'il est sur ma LAL aussi et je vais moi aussi le surligner parce que décidément, je n'en ai pas encore lu une critique bloguesque négative :-)

BelleSahi a dit...

Moi je n'ai pas trop aimé ! La voilà la critique négative Emeraude !

Anonyme a dit...

Jolie critique Jules :)

Anonyme a dit...

Pour ma part, j'ai été un peu déçue... et je n'ai pas réussi à trouver Myriam sympathique. En revanche Ben est un ange !

Brume a dit...

Je suis précisément en train de le lire ... Pour le moment, j'accroche bien.