C’est dans la mythique et sulfureuse ville de Chicago, dans le microcosme d’un département d’université, qu’Alaa El Aswany recrée une little Egypt en exil. Avec son art de camper de multiples personnages et de bâtir des intrigues palpitantes, il compose un magnifique roman polyphonique, entrecroisant des vies qui se cherchent et se perdent dans les méandres du monde contemporain, des existences meurtries d’avoir été transplantées dans un univers à la fois étrange et étranger.
Alors que la visite officielle du président égyptien à Chicago est annoncée, le système policier de l’ambassade se met en branle pour protéger et rassurer une Amérique traumatisée par les attentats du 11 Septembre. Cette dimension politique confère au passionnant Chicago l’ampleur d’un roman choral propre à exprimer le monde dans la douceur de ses rêves comme dans la violence de ses contradictions.
Né en 1957, Alaa El Aswany exerce le métier de dentiste dans le centre du Caire. Il a publié chez Actes Sud L’Immeuble Yacoubian (2006, porté à l’écran par Marwan Hamed), Chicago (2007) et J’aurais voulu être égyptien (2009).
Chicago, c'est une grande fresque égyptienne et orientale dans un décor occidental. Sous fonds de problématiques américaines (drogues, violence et racisme), chacun des personnages tentent de tirer son épingle du jeu. Ils ont en commun d'avoir quitté la terre natale pour un avenir meilleur, et pour certains l'expérience tournera au cauchemar! Cheïma, Tarek, Nagui, Saleh et les autres sont souvent confrontés aux libertés (d'action, sexuelles, politiques) qu'offre l'Amérique, chose qui est parfois en contradiction avec leur culture, leur religion et leur éducation. C'est un livre très intéressant et il permet de bien prendre connaissance des tourments intérieurs que peut vivre un étranger lorsqu'il quitte une dictature familiale et nationale...
"Tu oses dire à Son Excellence de bouger, espèce d'âne, fils de chien? L'Égypte entière bouge, mais Son Excellence, elle, ne quitte jamais sa place. Sors espèce d'animal!" (p.430)
Je ne sais pas si la traduction est responsable de quelques phrases mal construites, mais à quatre ou cinq occasions, j'ai eu l'impression de lire des phrases qui auraient pu être écrites par un élève de 3ième année!! J'ai aussi senti que l'auteur cherchait à embellir certaines situations. Il y a de graves malheurs dans ce roman et j'aurais préféré que le texte reflète l'intensité de ces événements...
Malgré les quelques faux-pas, j'ai préféré ce bouquin à L'Immeuble Yacoubian.
6 commentaires:
J'ai vraiment très envie de le lire celui-là, mais bon je vais commencer par l'immeuble Yacouban que j'ai dans ma PAL ! Ca va mieux Jules, tes ennuis de santé ? Bonne journée !
Freude: le dos ne va pas mieux, mais j'irai faire quelques traitements de physiothérapie à partir de demain pour essayer de régler ça! Bon dimance!
Interesting!!Tout le monde conseille l'immeuble Yacoubian, celui-ci doit être vraiment très bien aussi, si tu dis que tu as encore préféré!
Karine: ce qui est le plus intéressant, c'est de voir le point de vue d'un Égyptien sur sa société. Il porte un oeil critique et les problématiques soulevées sont aussi celles des Tunisiens, Marocains, Algériens, etc. C'est certain que moi j'étais vendue d'avance...
J'ai abandonné "l'immeuble Yacouban" donc je suis moyennement tentée par celui-ci !! Courage pour ton dos !
Flo: ah ce dos!! Je voudrais bien m'en débarasser!!! Chicago est meilleur... selon moi!
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