mercredi 26 mars 2008

La jeune fille suppliciée sur une étagère, Akira Yoshimura.

Elle a seize ans, elle vient de mourir. Allongée sur un tatami, elle voit deux hommes arriver et, contre son corps, offrir de l’argent à ses parents.Dans une grande voiture noire, les deux messieurs déposent son cercueil. A travers les parois, elle voit sa mère s’éloigner, sa ruelle sordide, les passants, le ciel, puis plus tard le porche de l’hôpital. Lentement le long véhicule contourne le bâtiment et entre, discrètement, par-derrière…

Eichi et Stone se retrouvent par hasard. Voisins dans l’enfance, ils vivaient près d’un cimetière ouvert à tout vent, un fantastique terrain de jeux où ces gamins faisaient parfois de terrifiantes découvertes. Mais, à la mort de son père, Sone a déménagé et personne n’a su ce qu’il était devenu, ce que le deuil avait fait de lui…

Deux magnifiques récits à travers lesquels Yoshimura fait preuve d’une remarquable modernité d’écriture. Pour aborder le thème de la mort sans jamais se laisser gagner par le sinistre et le morbide, il atteint une pureté de langage telle que sa sonorité cristalline fait écho à l’étrangeté de son univers.


Un roman composé de deux histoires trop noires... La mort y règnant d'un bout à l'autre et le non-respect de celle-ci m'ont religieusement agacée! Le texte est concis et l'intérêt de connaître la fin est bien présent, mais pour moi, le traitment du sujet est un "peu trop"... Je ne peux dire pourquoi sous prétexte de trop en dire, mais si jamais vous en faîtes la lecture, j'aimerais bien connaître votre avis! C'est triste, c'est bizarre, peut-être trop moderne pour moi.

12 commentaires:

Anonyme a dit...

passe vite à autre chose, un truc gai et entrainant, pourvu qu'il n'ai pas laissé de traces ...

Anonyme a dit...

Avec deux billets récents sur ce titre, cela me donne envie de le déterrer de ma PAL pour me faire mon propre avis ! Mais bon, je finirai bien pas y tomber dessus :)

Anonyme a dit...

je l'ai dans ma PAL aussi, grâce à Camille... ce que tu dis m'intrigues (je l'avais noté il y a si longtemps que j'avais oublié de quoi ça parlait!)

Anonyme a dit...

J'ai peur que ce soit "trop" pour moi aussi... c'est la raison pour laquelle je ne l'ai pas noté. Certains sujets me rendent vraiment très mal à l'aise.

Jules a dit...

N-talo: non, pas de traces! OUF!

Joelle: à ne pas lire en mangeant...

Emeraude: j'ai hâte de voir ton avis ma chère! :o)

karine: oublie-le alors, si tu es commme moi...

Anonyme a dit...

Il est dans ma LAL et j'attends un peu avant de me lancer dans un tel roman, le temps qu'il fait me déprime suffisamment !

Jules a dit...

Florinette: ce n'est si déprimant, mais vraiment trop bizarre...

Anonyme a dit...

L'étrangeté est justement une des forces de plusieurs auteurs japonais comme Yoko Ogawa, Kenzaburo Ôé, Murakami Ryû ou Haruki Murakami. À travers les yeux de son personnage mort, mais témoin de sa lente décomposition avec un calme et une sérénité qui dérange surtout les occidentaux, Yoshimura montre qu'on ne cesse jamais vraiment de vivre, quelque part. Ici, on cache la mort, on la poudre, on la maquille ou on l'enterre sous les mélodies sirupeuses. Ailleurs, plus au sud, on la célèbre en dansant, ce qui ne serait pas très bien vu chez U. Bourgie (quoique les accommodements raisonnables ont depuis belle lurette été appliqués dans les institutions funéraires). Il faut voir, et lire, comment les japonais abordent les rites funéraires et le passage d'un monde à l'autre. C'est un sujet fascinant. Un sujet froid, sombre, certes, comme la prose de Yoshimura, mais qui contient aussi sa part de beauté. Comme la mort, finalement. Et puis lisez ce livre seulement pour la première nouvelle. Quelques pages et une impression qui vous colle à la peau longtemps. Le Japon, à mon sens, est sur une autre planète, tout comme sa littérature.

Jules a dit...

Charles M.: merci pour ce commentaire passionné et passionnant! Malheureusement, la mort est un sujet qui ne m'enchante point et cela, sous toutes ses formes... J'ajouterais que je n'ai jamais eu de "penchant" pour l'Asie que je trouve à des années lumières de moi... Peut-être un jour, qui sait?

Anonyme a dit...

A vrai dire, je comprends mal le succès de cet ouvrage. Peut-être le Japon est-il fasciné par les images de la mort dans une conjuration/attraction que ces deux nouvelles reflètent?
De plus, je n'ai pas été conquise par l'écriture froide, quasi métallique de cette auteur...

Nina a dit...

Je suis en train de faire une cure de roman japonais et j'ai lu de cet auteur Liberté conditionnelle et là je viens de finir ces deux nouvelles "une jeune fille suppliciée sur une étagère" et "le sourire des pierres" et bien j'ai bien aimé. Ces 2 nouvelles sont différentes mais traite du même sujet la mort, c'est remarquablement bien écrit, le style est vif, on a vraiment envie d'aller au bout des ces histoires. la 1ère est fantastique avec un petit coté ironique presque humoristique aussi, la 2ème est très psychologique avec l'histoire des suicides dans la famille de Sone. Tout ça dépend donc des gouts de chacun.

Jules a dit...

Nina: oui, tu as raison, tous les goûts sont dans la nature. Malheureusement, l'Asie et moi ne faisons pas souvent bon ménage!