Rythmé à la manière d’un thriller sombre et tragique, le Jeu des ombres est un huis-clos hypnotique, sans doute le livre le plus personnel de Louise Erdrich. Portrait d’un mariage et d’une famille sur le point de voler en éclat, d’un homme et d’une femme en proie à la violence d’un face-à-face, c’est aussi une réflexion sur les cicatrices qu’une histoire collective douloureuse peut laisser sur les individus.
Gil est un peintre reconnu qui doit son succès à Irene, sa femme, un écrivain qui a longtemps été son modèle. Quand elle découvre que son mari lit son journal intime, Irene décide d’en rédiger un autre, qu’elle met cette fois-ci en lieu sûr. Elle y livrera sa vérité, se servant du premier comme d’une arme pour manipuler son unique lecteur. Une guerre psychologique commence, qui va révéler le côté obscur de chacun des personnages. En faisant alterner les journaux d’Irene et un récit à la troisième personne, Louise Erdrich témoigne, une fois de plus, d’une prodigieuse maîtrise narrative.
Gil et Irène ont trois enfants, deux chiens et un mariage
boiteux. Il est peintre, elle est sa
muse, son unique sujet. Ils sont
alcooliques, se frappent et se manipulent.
Il l’aime, elle ne l’aime plus.
Le problème de bien des vieux couples, mais ils ne peuvent se lâcher…
Irène tente de mettre fin à la relation en écrivant des monstruosités
dans son agenda rouge car elle sait que Gil lit ce journal intime en cachette.
Gil tente de ramener le bonheur sous son toit en essayant de
réaliser tous les fantasmes de la maisonnée.
Il est le support financier et n’hésite pas à faire des extravagances
pour camoufler le drame qui prend de plus en plus forme.
Les enfants sont inquiets, vivent des situations difficiles
et de la violence aussi… quelques fois.
Louise Erdrich nous dresse un portrait poignant d’une
famille en détresse qui malgré une consultation professionnelle n’arrive pas à
se détacher des fantômes qui ont fait de ces membres ce qu’ils sont
aujourd’hui. Parsemé de touches
culturelles sur les Amérindiens des États-Unis, le texte ne tombe jamais dans
le cliché. Les personnages sont présents
à parts égales, chacun campant bien son rôle dans ce typhon qui les attire tous
un peu vers le bas.
Dans mon cas, c’est un premier
roman d’Erdrich, je constate qu’elle a le don pour la tragédie. La fin que je n’ai jamais vue venir vous le
prouvera à vous aussi! Lu en grande
partie dans la salle d’attente d’un hôpital (merci à notre service de santé pas
très performant!), vers la fin, il a fallu que je réprime un « NON !!!! »
sous peine d’avoir une multitude de yeux braqués sur moi…
Un roman absorbant!
12 commentaires:
Tu lis en public, alors....
Alex: oui, surtout dans les salles d'attente où on attend longtemps, longtemps!! :)
Celui-là ne me tente pas, ça a l'air pas mal glauque pour une veille, enfin une avent (hihi) veille de Noël.
Le Papou
Le Papou: non, c'est juste un peu triste...
Il me tente beaucoup, allez hop réservé à la médiatheque, merci d'avoir communiquer l'envie de découvrir cet auteur et ce titre
Edea: super! C'est le but de ce blog, faire découvrir aux gens des livres et des auteurs qu'ils ne connaissent peut-être pas!
J'aime lire Erdrich mais n'ai pas encore lu celui-ci. Sûrement au courant de l'hiver.
Je me tâtais justement à l'acheter mais là tu m'as convaincue, il arrivera chez moi avant Noel lol
Je n'ai jamais rien lu de Louise Erdrich mais ses ouvrages me font de l'oeil régulièrement... Je vais bien finir par me laisser tenter!
Suzanne: il me semblait que tu la connaissais aussi!
Cynthia: Super!
La plume: vas-y, tu ne regretteras pas!
J'aime beaucoup les fins surprenantes! je note ce titre
MrsB: je ne m'y attendais pas du tout!!!
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