mardi 19 novembre 2013

Si tu passes la rivière, Geneviève Damas.




«Tout à coup j'ai pensé que la vie était belle. Pas belle comme quelque chose que tu observes dans une vitrine et qui ne t'appartient pas, qui ne t'appartiendra jamais et qui te nargue et te dis "Ce n'est pas pour toi, petit"; belle comme quelque chose de sanglant qui te tombe dessus par hasard, qui t'écorche, mais c'est ça la vie quand tu en es le centre, qu'il se passe quelque chose et que cela t'arrive à toi, tu peux dire alors qu'elle est belle, la vie.»
 
«Si tu passes la rivière, si tu passes la rivière, a dit le père, tu ne remettras plus les pieds dans cette maison». C'est ainsi que commence la poignante histoire de François, jeune paysan naïf et ultra sensible en quête de vérité et de liberté. Prisonnier de son milieu familial rigide et fermé, il passe le plus clair de son temps à garder les cochons auxquels il parle et se confie.
 
Avec ce premier roman, Geneviève Damas dépeint d'une manière très juste un univers rempli d'humanité, de compassion et de silences.

Dès les premières pages, une boule est venue se loger dans ma gorge.  Car au tout début, j'ai senti que j'allais partager la route d'une jeune homme exceptionnel.  Élevé à la dur par un père froid et autoritaire, François profite d'une petite brèche dans son quotidien pour aller au devant du reste de sa vie.  L'évolution d'un être rabroué et négligé au plan émotif par ses semblables peut parfois être fulgurante surtout lorsque le désir de savoir se fait plus fort que n'importe quoi d'autre!  Son univers se résumant aux tâches ménagères et à la porcherie, François avait tout un monde à découvrir.  À l'aide du curé Roger, il apprend à lire.  À l'aide des habitants du village, il se découvre.  À l'aide d'Amélie, il apprend les plaisirs du contact humain.  À l'aide de Fanny, il apprend la compassion.

Les expériences sont vastes et les petits bonheurs nombreux, enfin...  De quoi être heureux que François ne passe pas tout à fait à côté de sa vie.  Un roman profondément émouvant et pénétrant.

Si tu passes la rivière s'est mérité le prix Rossel 2011 et le Prix des cinq continents 2012.

17 commentaires:

Aifelle a dit...

Il me tente bien ce livre, c'est une Québécoise l'auteur ?

enna a dit...

ce que tu en dis est très tentant!

Jules a dit...

Aifelle: une Belge, je crois.

Enna: j'ai été très touchée par cette histoire, ça doit être mon instinct de mère! :)

argali a dit...

Je sui ravie qu'il te plaise et plaise aux Québécois, vu le prix reçu. C'est un très beau livre qui m'a touchée aussi.
Geneviève Damas est charmante, j'ai eu l'occasion de la rencontrer deux fois. Elle a une licence en droit et est comédienne et metteur en scène. Une femme très humaine, douée, et généreuse.

choupynette a dit...

comment résister à un tel billet??

Venise a dit...

Ah.... Jules !

Que de bons souvenirs tu me rappelles. Ce roman est ancré en moi, c'est un coup de coeur, il sera dans mon palmarès de 2013, c'est absolument certain.

Tu en parles d'une manière admirable : succincte, mystérieuse, et juste.

Grominou a dit...

J'ai beaucoup aimé moi aussi, un roman qui laisse une forte impression!

Jules a dit...

Argali: c'est une belle découverte et son CV est impressionnant, espérons qu'elle sera très active au niveau du roman!

Choupy: impossible! :)

Venise: tu me rougir là tout de suite! Merci! Inoubliable, je suis d'accord! Notre cœur de mère mis à l'épreuve... j'aurais donc voulu lui tenir la main à ce petit François!

Grominou: tout à fait!

Dominique a dit...

j'ai noté ce titre là car tu en parles très bien

Jules a dit...

Dominique: ah bien merci! J'espère que ça te plaira!

Topinambulle a dit...

Je veux le lire durant le temps des fêtes ! Merci Jules pour ce beau billet :)

Jules a dit...

Topi: bonne idée!

Suzanne a dit...

J'ai beaucoup aimé aussi. Faudrait maintenant que je trouve le temps d'en parler aussi ;-)

Belle journée

Jules a dit...

Suzanne: ah oui, il faudrait! :)

max a dit...

C'est probablement un roman fleuve?

max a dit...

C'est une auteure qui aime bien jeter des ponts à ce qu'on dit.

Jules a dit...

Max: c'est un court roman que j'aurai aimé plus long. Que signifie "jeter des ponts"?