dimanche 1 décembre 2013

Les souliers de Mandela, Eza Paventi.

Lorsque Fleur Fontaine débarque en Afrique, c’est un être fané que le continent accueille. La jeune femme, qui a eu la chance de naître du bon côté de l’équateur, avance sur un fil de fer. Dans un pays en reconstruction, elle affronte ses propres territoires ravagés. Inspirée par le père de la nation sud-africaine, Nelson Mandela, elle apprivoise ce que l’on a oublié de lui transmettre; comment se reconstruire, comment pardonner. Mais pour marcher sur ce long chemin vers la liberté, les souliers de Mandela lui semblent de bien grosses pointures à chausser...

Pour son premier roman, l’auteure vous offre d’habiles dépaysements: un voyage en terre africaine, mais aussi, et surtout, un voyage intérieur. Car au contact de l’Autre, ne sommes-nous pas obligés de nous définir?

Ceux qui désirent prolonger leur expérience de lecture ou découvrir, de façon ludique, d’autres facettes de l’Afrique du Sud sont invités à visiter 
souliersdemandela.com, blogue alimenté par le personnage Fleur Fontaine. 
 
Parce que j'ai vu cette couverture à quelques reprises sur les pages de mes amis FB, parce que l'auteure (qui est adorable!) était au salon du livre et parce que je voulais en savoir plus sur cette Afrique du Sud qui me rend confuse entre paysages à couper le souffle, violence omniprésente et peuples de toutes les couleurs, j'ai pris le livre et la dédicace!
 
Ce sera certainement le livre à lequel j'aurai donné le plus de vécu!  Je me suis permis de corner et de souligner les idées, les belles phrases et les passages lourds de signification.  Au hasard:
 
"Je le comprends à travers ses yeux tristes.  Une heure, dans sa vie, c'est une seconde où rien ne change.  Une heure dans la mienne, c'est un siècle rempli d'obligations, de plaisir, d'expériences, de projections dans le futur et de toutes ces choses qui m'entraînent dans un mirage où je me sens vivante." (p.178)
 
"Le désir d'un homme est un puissant miroir qui ne faillit jamais lorsqu'on cherche désespérément à y entrevoir un reflet de soi." (p.88)
 
"Ils portent tous un fardeau, la couleur de leur peau." (p.14)
 
Partagée entre un amour déchu laissé derrière elle au Canada et sa passion qu'est le journalisme, Fleur Fontaine tente de refaire sa vie pendant un stage à l'autre bout du monde.  Les souliers de Mandela, ce sont de belles rencontres humaines chez un peuple qui n'en finit plus de souffrir malgré tout ce que Mandela a fait à ce jour.  Les inégalités persistent et la violence qui se rattache souvent à la frustration aussi.  Ne cherchez pas de punch dans ces pages, l'auteur nous dépeint la réalité quotidienne des Sud-Africains à travers les yeux de Fleur, une jeune femme qui ne connaît rien de ce monde.  Des moments de bonheur, d'incertitude et d'hébétement composent ce roman.
 
Un beau livre pour suivre un périple en terre inconnue, assister à une guérison du coeur ou encore pour avoir une chance de vous évader vous aussi vers une autre civilisation qui a tant à offrir si on lui en donne l'occasion!
 
"Le pardon ne se décide pas avec la tête, commence-t-il.  Eh bien, oui, au début, il faut choisir avec la tête.  Il faut se dire consciemment "j'éprouve le besoin de pardonner" et avoir le courage de regarder en face les événements pour mesurer ce que l'on a perdu." (397)
 
Une visite sur le blogue souliersdemandela s'avère un complément enrichissant, je vous suggère grandement d'y faire un petit tour.

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