mercredi 28 octobre 2015

L'intérêt de l'enfant, Ian McEwan.

À l’âge de cinquante-neuf ans, Fiona Maye est une brillante magistrate spécialiste du droit de la famille. Passionnée, parfois même hantée par son travail, elle en délaisse sa vie personnelle et son mari Jack. Surtout depuis cette nouvelle affaire : Adam Henry, un adolescent de dix-sept ans atteint de leucémie, risque la mort. Les croyances religieuses de ses parents interdisant la transfusion sanguine qui pourrait le sauver, les médecins s’en remettent à la cour. Après avoir entendu les deux parties, Fiona décide soudainement de se rendre à l'hôpital, auprès du garçon. Mais cette brève rencontre s’avère troublante et, indécise, la magistrate doit pourtant rendre son jugement.

Dans ce court roman, Ian McEwan allie avec justesse la froideur de la justice à la poésie et à la musicalité qui imprègnent la vie des personnages. Dans un style limpide, il crée une ambiance oppressante et fait preuve d’une complexité thématique impressionnante. Les certitudes se dérobent : où s’arrête et où commence l’intérêt de l’enfant?
 
En la personne de Fiona, Ian McEwan nous offre ici un personnage féminin très fort et déterminé.  Je n'avais rien lu de l'auteur depuis 2007 avec On Chesil Beach et j'avais oublié comment l'économie de mots chez cet grand écrivain ne faisait qu'enrichir le roman! 
 
Fiona Maye est juge. Elle doit laisser sa vie personnelle de côté pour régler les problèmes des autres.  Entre divorces, gardes partagées et pensions alimentaires, celle-ci doit parfois trancher sur des sujets très délicats.  Mais comment le faire lorsque votre mari vous balance un soir qu'il a le goût de vivre la passion une dernière fois avant de mourir et que les dossiers s'accumulent à vos pieds jusqu'à tard dans la nuit?
 
Pas d'apitoiement sur son sort dans ce roman, Fiona est une femme forte qui sait faire les choses en temps et lieu.  J'ai trouvé que Ian McEwan avec créer un personnage très équilibré.  C'est une femme de cœur qui, au delà des règles, sait user d'une grande sensibilité.
 
Une œuvre magistrale qui se lit in one sitting comme disent nos amis anglophones.
 
155 pages bien intenses...  Un roman à ne pas négliger.
 
À paraître en novembre au Québec
ISBN: 9782070147687

10 commentaires:

BlueGrey a dit...

Un beau portrait de femme en effet ! Et puis j'aime le style de McEwan, sobre, précis et élégant, et ses fulgurances quand il parle musique ou de la pluie qui tombe... Un roman bref mais intense !

Noukette a dit...

Il me tente de plus en plus celui là...!

Jules a dit...

BlueGery: élégant, bien dit!

Noukette: oui, oui, lance toi!

Marion a dit...

Oh ! Ça ne semble vraiment pas être un livre « facile » et on doit sortir de cette lecture vraiment chamboulée. Je le note toutefois, car le sujet est hyper intéressant et pas traité très souvent à ma connaissance. Merci d'en avoir parlé !

Jules a dit...

Marion: non, il y a même beaucoup d'humour dans ce roman! Pas noir du tout. À lire!

Réjean a dit...

Je l'attends avec impatience, ayant lu tous les livres de cet auteur que j'aime beaucoup.Vous êtes chanceuse d'avoir pu le lire avant tout le monde au Québec. C'est quoi votre truc ???

Suzanne a dit...

Je l'attends aussi . Bientôt j'espère ;-)

Dominique a dit...

j'ai bien l'intention de le lire il y a une critique très bonne dans la revue Lire

Alex Mot-à-Mots a dit...

Un roman pour lequel il faut prendre son souffle avant, alors.

Jules a dit...

Réjean: disons que je suis bien branchée maintenant! :) Je découvre cet auteur et je pense de plus en plus que je devrais lire tous ses romans moi aussi...

Suzanne: il arrive, il arrive!

Dominique: en général, les critiques sont bonnes! Je n'ai pas vu l'article.

Alex: oui, mais avec 155 pages, tu prends ton souffle et tu le laisses sortir à la fin! :)