jeudi 8 mai 2008

Le culte du loisir littéraire en sous-développement!

webmanagercenter.com - 07/05/2008 05:49
Le Livre et les Tunisiens : un divorce consommé ?

La 26ème édition de la Foire Internationale du Livre a fermé ses portes dimanche 4 mai 2008, au Palais des Expositions du Kram, une édition qui a quand même réunie 33 pays et 1.027 maisons d’éditions pendant dix jours d’exposition. Les exposants ont été au nombre de 318 dont 57 exposaient pour la première fois, plus de 100.000 titres dont 80% sont édités à l’étranger et le tiers en langues étrangères. Des chiffres qui traduisent une réussite honorable pour une foire qui fêtait ses 26 ans.

Loin des chiffres, et en dépit de ces efforts et de tout le travail réalisé par les organisateurs, le public n’était pas au rendez-vous. Les couloirs sont souvent vides, les stands solitaires, l’ambiance était lourde sans l’animation qu’on connaissait jadis. Quelles en étaient les causes? Comment peut-on attirer les Tunisiens vers la lecture et la littérature? Telles sont les questions que nous avons posées à des exposants et à quelques visiteurs.

Les témoignages ont révélé une conclusion, celle confirmant, malheureusement, l’échec de cette édition. En nous approchant d’un stand dont les livres nous semblaient assez intéressants, le jeune responsable (Maison Elmaarfa) nous expliquait qu’à son avis, la présence peu importante du public serait due au manque de publicité et de promotion de la foire dans les médias. Il a ajouté que les Tunisiens préfèrent les livres à vocation gastronomique et des livres sur l’horoscope, loin donc de la littérature et d’un contenu consistant. En gardant presque inchangés ses étals, la foire, durant au moins cinq jours, semblait carrément désertée : «Il y a même eu, ajoutait-il, des exposants qui s’étaient trouvés dans l’impossibilité de payer les frais de leurs stands». Au cours de la discussion, un client vient de nous interrompre, pour discuter le prix d’un livre mais jugeant le prix exagéré il s’éloigna sans acheter. En lui posant la question, le visiteur explique que la plupart des livres sont chers même en tenant compte des remises appliquées.

Trois jeunes étudiants se bousculaient en sortant du stand. Ils étaient pressés non pas pour passer à un autre couloir mais pour rentrer voir le match de football. Sans commentaire!

Deux autres jeunes filles étaient en train de ranger leur stand alors que l’après midi venait à peine de commencer. Surprise, est-ce que la foire est sur le point de fermer ? «Elle n’a pas démarré pour être vite clôturée», répondait la première. «Chaque jour, on accueillait une dizaine de personnes qui n’achètent même pas nos articles. Cela aurait servi à quoi d’attendre encore quelques heures de plus?...», ajoutait la deuxième. Concernant les raisons, toutes les deux sont d'accord pour dire que les articles étaient chers; et si on ajoute le fait que les nouveautés sont plutôt rares selon certains témoignages, le public a semble-t-il fini par faire l'économie d'un déplacement.

Loin de ces deux filles et dans le 2ème hall, les stands, vendant des livres pour enfants (prix bas) et des manuels parascolaires, étaient un peu plus animés. Des encyclopédies, des dictionnaires, des exercices de sciences, étaient au menu, avec des remises intéressantes pour les parents et les étudiants, surtout que les examens sont pour bientôt.

Au final, cette 26ème édition est aussi silencieuse que douloureuse, mais fallait-il se contenter de quelques témoignages pour expliquer l’absence quasi-totale du public? Autrement, n’est-il pas plus utile de faire une étude nationale pour comprendre les raisons de ce désintéressement du grand public ? Ne faut-il pas aussi promouvoir la lecture et la littérature continuellement et pas seulement à l'occasion de la foire surtout pour les jeunes qui sont envahis de technologies et de mondialisation? Voici des questions qui demandent probablement des réponses.

H.C.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

il faut déjà faire connaitre le livre à l'école et installer des bibliothéques partout !
rendre obligatoire pour les enfants sont emprunt et donc les familles laisseraient les enfants lire à la maison..
faire comprendre aux familles que lire n'est pas non plus une perte de temps mais bien une aide pour les études...
le livre est également beaucoup trop cher en tunisie en particulier !