Et si c'était ça, le bonheur? Francine Ruel.

Olivia Lamoureux vient d'acheter la maison de ses rêves. En compagnie de sa chatte Bouboulina, elle emménage à la campagne, certaine d'y trouver la tranquillité et de connaître les joies de la nature. Olivia ignore alors qu'avant d'y parvenir, elle devra effectuer un véritable " parcours du combattant ", celui des travaux de rénovation de son havre de paix. Les ouvriers n'en font qu'à leur tête et cherchent en vain à discuter avec l'homme de la maison, alors que madame Lamoureux n'a pas d'amoureux Cependant, dans le tohu-bohu de cette vie mouvementée, Olivia espère encore qu'en début de cinquantaine, tout reste possible, même l'amour. Et si c'était ça le bonheur : une maison de campagne qui crée mille soucis, mais qui apporte mille joies, de grands festins " oliviesques " et, surtout, une bande de copains qui poussent à rallumer l'étincelle amoureuse? 

Le personnage de ce livre n'est pas Olivia, mais cette jolie maison jaune qui nécessite tant de travaux!  Olivia habite Montréal (je présume!) dans un petit appartement qui coûte la peau des fesses.  Elle rêve de grands espaces et d'un chez-soi calme et invitant.  Le jour où son meilleur ami lui suggère la visite d'une maison en vente, elle hésite.  Après plusieurs déplacements dans cette campagne idyllique (les Cantons de l'Est!), elle flanche et achète la maison de ses rêves... pas tout à fait.  Car, avant d'être parfaite, celle-ci aura besoin d'un peu de soins et de beaucoup d'argent!  Mais que ne ferions-nous pas pour une maison dans cette région magnifique?!  Les Cantons de l'Est, c'est un peu la Provence ou la Toscane du Québec.  On y veut une résidence secondaire ou encore y passer sa retraite.  Olivia n'est pas encore à sa retraite, mais elle peut se le permettre alors elle se lance dans ces travaux qui ne finissent plus de finir.  

Ce petit bout de femme dans la cinquantaine ne peut que compter sur elle-même.  Elle n'a pas d'hommes dans sa vie, sauf sa bande d'amis gais pour l'aider à diriger les opérations.  On aura beau dire qu'au Québec la prise de décision pour les travaux de la maison revient de plus en plus aux femmes, il est encore possible de se heurter à des entrepreneurs machos!  Olivia ne se laissera pas piler sur les pieds et imposera ses choix et ce sont toutes ces aventures qui sont le noeud du roman.  En parallèle, on a aussi droit à ses frustrations amoureuses et à ses analyses de la femme dans la cinquantaine qui n'a pas de succès auprès des hommes parce qu'elle n'est pas grande, mince et jeune.  Certains passages sont répétitifs, c'est vrai, mais dans l'ensemble, c'est une lecture agréable.  Francine Ruel est comédienne et je l'aime beaucoup, c'est une femme imposante à l'écran, elle a un ton de voix particulier qui m'est revenu en tête lorsque Olivia parlait et je n'ai pu m'empêcher d'associer les deux femmes... J'irai la rencontrer au Salon du livre de Québec, c'est certain!