lundi 12 mai 2014

Eux, Patrick Isabelle.

Eux, c’est l’histoire d’un adolescent victime d’intimidation. Un jeune battu, extorqué, ridiculisé à outrance par des camarades de classe, et ce, sans rime ni raison apparente. Un jeune dont la détresse est ignorée par les témoins silencieux que sont les autres élèves, le personnel de l’école, les parents, les rares amis. Sa douleur est si aiguë, et son agonie, si longue qu’elles l’inciteront à se venger de ses tortionnaires, à devenir la source d’une violence a priori inconcevable. Par de courts chapitres, Patrick Isabelle raconte la genèse d’un drame, genèse qui constitue à elle seule un autre drame, tout aussi terrible mais plus insidieux. Il brouille ce faisant la ligne séparant les victimes des bourreaux, et invite à entamer une réflexion sur le potentiel de cruauté, mais également d’empathie, qui sommeille en chacun de nous. Et si eux, c’était nous ? Un roman-choc, aussi troublant qu’essentiel.

Une toute petite plaquette que tous les parents devraient lire. Parce que trop souvent on ne fait pas confiance, on ne remarque pas les cris de détresse ou on ne sait tout simplement rien de ce que son enfant peut vivre au quotidien!

Un petit bobo qui devient gros à force de gratter, trop tard pour reculer… Eux, c’est peut-être une histoire, mais c’est aussi la vérité pour bien des jeunes. Impuissant devant la maltraitance qu’ils subissent, ils cultivent leur haine en cachette. Un jour, ils atteignent une limite, celle qui déclenche chez eux une envie de vengeance.

C’est court, mais très intense. La situation est enrageante parce que tu te dis : « Seulement si… » Cet acharnement dérange, et pourtant, il n’est pas rare.

"Ma mère a écouté, elle m'a fait un air triste et n'a rien dit.  Elle s'est contenté de me regarder avec ses yeux remplis de pitié." (p.19)

Un roman qui porte à la réflexion sur notre société et qui suggère un travail à faire sur la bonne communication qui devrait exister entre parents et enfants…

Un livre qui remue et qui reste à l’esprit une fois refermé.

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