lundi 30 novembre 2015

La nageuse au milieu du lac, Patrick Nicol.

La mère va disparaître. Elle a déjà perdu ses mots, ses souvenirs s’effacent un à un, bientôt tout son corps l’abandonnera. D’ici là, ses paroles désordonnées font surgir en vous la mémoire d’époques oubliées. L’enfant que vous étiez, le quartier tel que vous l’avez connu et d’autres jeunesses aussi, la sienne, celle de ses parents. La mère est devenue votre enfant : il faut la mener à ses rendez-vous, la soigner, la déménager, signer les papiers qui accélèrent ou retardent sa perte. L’accompagner sur le seuil et continuer d’avancer.
Il ne s’agit pas ici de témoigner, mais de sublimer : transformer l’expérience en objet de beauté. Ne pas chercher à tout dire, ne rien expliquer; montrer. Les visages changeants, les oiseaux par la fenêtre, les ongles trop longs, la crise, et vos élèves qui attendent des réponses alors que le monde vous échappe.  



J’ai lu de bonnes et moins bonnes critiques au sujet de ce roman.  Dans le kiosque de la maison d’éditions au salon du livre de Montréal, je n’ai pas hésité à le prendre et à le faire dédicacer parce que j’étais curieuse de me faire ma propre opinion.  L’auteur est fort sympathique, le titre m’intriguait et le sujet aussi.  Dans La nageuse au milieu du lac, il est question de la mère.  Une mère sur la voie de la fin.  Au moment où elle perd la tête et à peu près tout le reste…
 
Malheureusement, cette mère ne prend pas assez de place à mon goût.  Du moins physiquement. Parce que La nageuse au milieu du lac, c’est plutôt l’histoire de son fils qui perd ses repères, qui se sent déstabilisé et dépassé par les événements qu’entraîne la maladie de sa mère. Rien n’est épargné, c’est sans filtre comme dit mon amie Karine qui publiera son billet prochainement.  On traverse chaque pensée de ce professeur à Sherbrooke en sentant bien l’impact de cette nouvelle vie lorsqu’il faut prendre soin d’un être cher malade.  J’ai beaucoup apprécié la sensibilité de l’auteur.  Le déchirement naturel entre l’obligation de faire ce qu’il doit faire et le faire par amour pour sa mère est évident.
 
Je n’ai pas détesté, j’ai simplement été déçue par le traitement du sujet.  Je m’attendais à autre chose, c’est tout.  Je l’ai abandonné au trois quarts et je m’en veux un peu, mais ça ne servira à rien de forcer…

Le Quartanier
ISBN: 978-2-896982-03-5

2 commentaires:

Karine:) a dit...

J'ai aimé, comme tu peux t'imaginer :)) Nous et nos avis super divergents. Billet dans quoi... une semaine et quelque.

Jules a dit...

Karine: c'est souvent le cas, nos avis diffèrent!