lundi 16 octobre 2006

L'attentat, Yasmina Khadra

« On peut tout te prendre; tes biens, tes plus belles années, l’ensemble de tes joies, et l’ensemble de tes mérites, jusqu’à ta dernière chemise – il te restera toujours tes rêves pour réinventer le monde que l’on t’a confisqué. » L’attentat, Yasmina Khadra.

De la première page à la dernière, je n’ai pu déposer ce livre. Non pas seulement pour l’intrigue et l’écriture qui vous gardent en haleine, mais pour l'évolution de la déchéance de ce pauvre homme causée par l’être qu’il aimait plus que tout. Le sujet est difficile, je l’admets, mais l’auteur ne cherche pas à nous faire valoir une position par rapport à l’autre. Jusqu’à la fin le mari de cette femme kamikaze cherchera à comprendre le geste que celle-ci a eu le courage de poser (je ne suis pas d’accord avec les kamikazes, mais à mes yeux décider consciemment de mourir pour une cause nécessite un minimum de courage !). À travers tous ces événements il perdra tous les acquis de sa vie ; le respect des autres durement acquis (quand vous êtes Arabe en Israël), le métier de chirurgien dans un hôpital renommé (quand votre père a tout mis ses espoirs en vous), cette femme qu’il aimait (qu’il pensait connaître au plus profond d’elle-même) et finalement lui-même.

Ces acquis pourquoi tout le monde travaille peuvent s’envoler dans une fraction de seconde. Jusqu’à quel point connaissons-nous notre entourage ? Au-delà des kamikazes, il y a des gens qui restent et je me demande comment eux arrivent à vivre après… La famille, les amis sont présents ou s’éloignent. Ici, le doute, la trahison, la tristesse et l’incompréhension prennent place dans le quotidien de cet homme et lui font remettre en question son cheminement des dernières décennies. Déterminé, il ira jusqu’au bout… de lui-même.

C’est mon tout premier livre de Khadra et je lirai les autres. Je m’attendais à ce que la lecture soit très difficile, mais comme disent les anglophones, it’s a page turner !

1 commentaire:

Anonyme a dit...

En effet, très beau roman que l'on quitte après beaucoup d'émotions. J'ai également lu de cet auteur les hirondelles de Kaboul sur la condition de la femme et la vie à kaboul. Cet autre roman est aussi captivant que le premier.