dimanche 12 novembre 2006

Quand on parle de nous... ailleurs!


Le dimanche 12 novembre 2006


COURRIER INTERNATIONAL
Un hebdo français fait l'éloge du Québec
Mario Girard
La Presse
Arrivé en kiosque vendredi, le plus récent numéro de l'hebdomadaire Courrier international consacre un dossier de cinq pages au Québec. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les mots manquent quand vient le temps d'évoquer la Belle Province. Les choses semblent tellement idylliques qu'on se demande même pourquoi les Québécois veulent se séparer du Canada.Fidèle à sa manière, le Courrier international reproduit des textes publiés dans d'autres organes de presse. «Chaque semaine, nous tentons de voir comment les autres médias perçoivent la France, dit M. Thureau-Dangin, directeur de la rédaction. On a eu l'idée de faire la même chose avec le Québec.»Pendant trois ou quatre mois, l'équipe a passé en revue différents articles écrits sur le Québec par des journaux internationaux. «Chez nous, quand on trouve des articles critiques, on aime particulièrement cela, dit M. Thureau-Dangin. Mais sur le Québec, j'avoue que ça été difficile.»


Interviewé à sa descente d'avion hier après-midi, le patron de cette publication, élue Meilleur magazine de l'année au Grand Prix des médias en 2003, a tenu à rappeler aux Québécois qu'ils jouissent d'une grande sympathie à l'échelle internationale. «Le Québec est admiré pour plusieurs raisons. Entre autres pour la manière démocratique avec laquelle il a toujours mené ses revendications d'autonomie.»L'identité québécoise fascine visiblement les journalistes étrangers. Dans un article du quotidien espagnol El Correo, on présente le Québec comme un exemple à suivre pour le Pays basque. Ces deux cultures ont en commun, selon le journaliste, de partager une langue particulière et un sentiment nationaliste. On note toutefois qu'il existe une grande différence : le Québec n'a «quasiment» pas connu d'épisodes de violence nationale alors qu'en Espagne l'ETA a tué plus de 800 personnes.Dans L'Orient-Le Jour, du Liban, une journaliste s'étonne de voir que les Québécois aient réussi à préserver leur langue pendant autant de siècles. «La francophonie dans cette province nord-américaine n'est certainement pas une simple langue de communication, c'est toute une raison d'être, un réel combat pour l'indépendance», écrit-elle, admirative.

L'indépendance, pour quoi faire?
Le dossier du Courrier international fait une large place à la question de la «sécession». Dans des extraits d'un reportage publié dans The Economist en 2005, on se demande pourquoi, après les lois linguistiques nationales imposées par Pierre Elliott Trudeau et les mesures mises de l'avant plus tard par les péquistes pour protéger la culture québécoise, les Québécois veulent se séparer.The Economist en arrive à la conclusion que si «le Québec veut être traité comme une nation indépendante, c'est parce qu'il se ressent comme tel. Il suffit de se rendre à Montréal pour comprendre que le Québec est bien la société distincte qu'il prétend être».Sur le plan culturel, le Courrier international reprend le dossier publié par Télérama en mars dernier sur la nouvelle scène musicale québécoise, dans lequel on recommandait carrément aux Français de s'inspirer de ces jeunes artistes québécois en émergence.L'équipe du Courrier international s'est également amusée à visiter différents sites Internet québécois. Sur mauditsfrancais.com, elle a découvert un immigré français qui voudrait bien comprendre pourquoi certains de ses compatriotes repartent dans leur pays «totalement écoeurés» du Québec. Sur simeric.net, un couple de Français est ravi d'avoir trouvé un ailleurs où on n'est pas considéré comme un attardé mental parce qu'on a moins de 40 ans.Mais sur siropderable.com, un Breton aborde l'attitude des Québécoises, ces femmes «qui partagent l'addition au restaurant, qui prennent le volant de leur mari en lui donnant des ordres et qui préfèrent le sexe à l'amour».


Un graphiste de La Presse à l'honneur
Pour illustrer ce numéro sur le Québec, la direction du Courrier international a fait appel à différents artistes québécois. C'est une illustration de Julien Chung, graphiste à La Presse, qui a été choisie pour illustrer la couverture. «Je n'ai eu que 36 heures, dit Julien Chung. J'ai envoyé trois dessins et c'est ma représentation du Québécois s'interrogeant sur sa place dans le monde qui a retenu l'attention.»Un personnage à la mine dubitative avec un globe terrestre comme cerveau et coiffé d'une fleur de lys rouge représente ce Québécois nouveau genre.Publié en portugais, en japonais et en français, le Courrier international est distribué à 250 000 exemplaires dans les pays francophones. Au Québec, un tirage de 12 000 exemplaires a été prévu pour ce numéro.


www.courrierinternational.com

1 commentaire:

Jules a dit...

J'ai lu les articles. Je suis très déçue du contenu. Toujours la sacré sainte séparation du Québec! Il n'y pas d'autres sujets intéressants sur le Québec? Pourquoi la langue française,la langue anglaise, les autres langues parlées par les immigrants et les diverses cultures ne feraient pas partie d'un tout: le Canada. La diversité fait la richesse d'un pays. Est-ce qu'on demanderait à un enfant de parents mixtes de choisir son camp? Non! Nous sommes différents, oui et puis? Pour ajouter de l'huile sur le feu le Canada entier est américanisé (la télé, les films, le tex-mex, le fast-food, la mode, time is money, etc.) Allons-nous demandé notre "Green card" sous prétexte que nous aspirons à vivre comme eux? Est-ce qu'un Ontarien se sent vraiment comme un Albertain? A-t-il aussi le goût de mettre ses bottes de cowboy en ville? À chaque province son style et à chacun de décider si oui ou non il est fier d'être Canadien...