Au bonheur des ogres, Daniel Pennac.

"Côté famille, maman s'est tirée une fois de plus en m'abandonnant les mômes, et le Petit s'est mis à rêver d'ogres Noël. Côté coeur, tante Julia a été séduite par ma nature de bouc (de bouc émissaire). Côté boulot, la première bombe a explosé au rayon des jouets, cinq minutes après mon passage. La deuxième, quinze jours plus tard, au rayon des pulls, sous mes yeux. Comme j'étais là aussi pour l'explosion de la troisième, ils m'ont tous soupçonné. Pourquoi moi ? Je dois avoir un don..."

J’ai enfin découvert ce personnage « jouisseur », imprévisible, chef de famille malgré lui, un brin malicieux, à l’imagination débordante et cohérente, le Benjamin Malaussène; bouc-émissaire du département des réclamations d’un grand magasin, au sens de l’humour infaillible qui réussit à vous balancer, même après une explosion, où il constate les faits en parlant de son collègue Cazeneuve, « Il est couvert de sang et quelque chose en lui se demande sans bouger si c’est le sien ou celui de quelqu’un d’autre. (C’est la première fois que je le vois penser.) » p.62

Les explosions se succèdent dans ce magasin où il gagne si bien sa vie, en est-il la cible ou le détonateur ? Un roman policier humoristique, peut-être… Une chose est claire, on ne s’ennuie pas dans l’entourage de Ben Malaussène ! Les événements malheureux se multiplient, mais tant d’amour et d’amitié relient ces habitants de Belleville, qu’ils nous paraissent déjà bien moins dérangeants.

« C’est une sottise, monsieur Malaussène, vous êtes fait pour ce métier et pour aucun autre. Bouc Émissaire : c’est un état, chez vous. » p.269

La suite logique de toute cela, j’entâme La fée carabine dans quelques minutes !