jeudi 5 avril 2012

Coma, François Gilbert.


Emportée par la névrose des amoureux fous, la jeune Ayako crève l'oeil de celui qu'elle aime et se jette à l'eau. Sauvée in extremis, elle est plongée depuis dans un coma profond. A la demande de la mère d'Ayako l'amoureux blessé rentre de Shanghai où il a fui après l'accident, afin d'accéder à sa requête : réveiller la belle endormie, oui, mais à quel prix...

Depuis la fin de ma participation à La Recrue, il y a quelques années, l'idée de lire un premier roman d'un auteur québécois n'a plus été ma priorité.  Je pourrais en dire autant de la littérature asiatique.  Mise à part Aki Shimazaki, peu ont su me séduire.  François Gilbert n'est pas d'origine asiatique, mais son livre l'est de fond en comble... avec une légère nuance! L'ambiance, la retenue des personnages, les sous-entendus, l'honneur ou encore cette froideur asiatique si connue embaument chaque page.   Où peut-on observer la différence?  Dans les personnages, ils ne sont pas rigides jusqu'au bout, il y a place pour un tout petit peu d'émotion!  À un certain moment, on ne se cache plus pour pleurer, pour s'avouer, se laisser aller.  J'étais sauvée!

Ayako est plongée dans le coma suite à une tentative de suicide.  Après avoir prononcé trois fois le prénom de son amoureux, la mère de cette jeune femme part à la recherche de cet homme en voyant en lui l'espoir de ressusciter sa fille.  Ils sont japonais, il s'est exilé à Shangaï, en Chine.  Elle le retrouve et c'est le début d'une relation complexe et maladroite.  Au départ, il est un peu l'ennemi, la cause du malheur de Ayako, mais lentement une relation s'installe entre Madame Watanabe et Satö.  Un espèce de ballet où l'on fait un pas en avant pour deux en arrière.  Chacun essaie de s'ajuster pour comprendre l'autre afin de faire équipe pour réveiller cette femme inerte sur un lit d'hôpital qui n'a aucune idée que sa mère a enfin rencontré l'homme qu'elle a aimé en cachette pendant dix ans, depuis son enfance.  Ils finissent par devenir complices.

Madame Watanabe est tout un numéro et Satö est un jeune homme qui se cherche beaucoup.  Ils font une drôle de paire.  Ayako, elle, est dans le coma, silencieuse, mais n'allez pas croire qu'elle tient un rôle mineur   dans l'introspection des deux autres.  Les visages et les expression sont très exploités dans ce roman, j'aurais pensé que François Gilbert est aussi un peintre, on ne le mentionne pas.

Enfin, là où ce livre m'a surprise, c'est à la page 105.  Je ne vous dis rien de plus, mais c'est un vrai coup de théâtre... pour user encore un peu plus cette expression!

Leméac Éditeur
Roman ⁄ 2012 ⁄ 14 x 21,6 cm ⁄ 120 pages
ISBN 978-2-7609-3349-1

2 commentaires:

Karine:) a dit...

Oh, je suis ma foi bien tentée! A mon retour chez moi, je partirai à sa recherche.

Jules a dit...

KARINE: passes-tu par Québec cette semaine finalement?