jeudi 27 septembre 2012

Les petits papiers...

Les petits papiers, c'est un club de lecture à lequel j'assiste le dernier mercredi du mois.  Deux petites heures où l'animatrice et les participantes partagent leurs coups de coeur.  Aucune lecture imposée (c'est merveilleux!), la liberté totale.  Essais, beaux livres, biographies, romans, on y fait de belles découvertes.  À chaque fois, c'est au moins une vingtaine de titres à noter. Hier, deux ont retenu mon attention, les voici:


Claudie Hunzinger vit en montagne. Elle est artiste et écrivain. Elle a fabriqué des livres en foin, écrit des pages d’herbe, édifié des bibliothèques en cendres ; elle a publié chez Grasset son premier roman, Elles vivaient d'espoir (2010).
Jenny et Sils, un couple de libraires, sont soudain contraints de rendre les clefs de leur librairie et de l’endroit où ils vivaient. Tout loyer étant devenu trop élevé, il ne leur reste qu’une solution : partir s’installer dans une maison perdue, en ruines, dans la montagne au-dessus de Colmar. Avec leurs cartons de livres, une ânesse et une chienne, ils vont devoir s’acclimater à cette nouvelle existence. Il va s’agir de survivre aux intempéries, à une vie plus que frugale de Robinson Crusoé du XXième siècle, exclus de la société matérialiste, tandis que derrière eux, ils ont laissé un monde en péril. D’étranges visiteurs, plus ou moins hostiles, s’inviteront, notamment un troupeau de cerfs qui fascine Jenny. Jenny et Sils, unis par des années de complicité et de tendresse, et par leur passion pour les livres (elle est fascinée par Aby Warburg et sa célèbre bibliothèque) et la géologie (il a pour livre de chevet le De re metallica de Georg Agricola) traverseront avec grâce et vigueur cet exil forcé. Ce livre parle du pouvoir des livres dans notre vie à une époque où pèse sur l’édition la menace de l’arrivée du livre numérique. Il parle aussi de la nature, d’une vie rude, au plus près des éléments où il est question de désir, d’énergie et d’une vraie poésie.



Originaire d’un petit village du Portugal, José Luis Peixoto a débuté comme journaliste et critique littéraire, tout en publiant des textes de poésie et de prose. A 26 ans, son premier roman, Sans un regard (Grasset, 2004), porté par une écriture exceptionnelle et un univers bouleversant, lui vaut le prix Saramago. Avec ce livre déjà culte, puis Une maison dans l’obscurité, Peixoto s’impose comme l’un des écrivains les plus doués et enthousiasmants de sa génération. Il est aujourd’hui traduit dans douze langues et publié dans les plus prestigieuses maisons de chaque pays.


Tout commence par la chronique d’une bourgade dans la campagne portugaise, immobile et hors du temps, sous le joug de la dictature de Salazar, et par l’abandon du petit Ilídio, âgé de six ans, laissé un soir près de la fontaine du bourg par sa mère, une couturière « de mauvaise réputation », qui disparaît avec sa valise. Ilídio est recueilli par un maçon au grand coeur, Josué, qui l’élèvera comme son fils.

On suit alors l’enfance et l’adolescence d’Ilídio et de quelques autres personnages, on devine la pauvreté, l’étouffement, et aussi le désir réprimé mais d’autant plus violent. Puis vient le temps des premières amours, compliquées par la dictature, le temps des départs et de l’émigration vers la France.

C’est pour Ilídio, et son ami Cosme, une effrayante expédition à travers les montagnes, traqués par la police portugaise puis espagnole. Et enfin, l’arrivée en France, avec ses chantiers épuisants et ses bidonvilles, où les immigrés sont des ombres qu’on ne voit pas. Mais un jour, Ilídio rencontre Adelaide, son amour de jeunesse…

Tous les deux publiés chez Grasset.

Vous les avez lus?  Qu'en avez-vous pensé?

4 commentaires:

Anne a dit...

J'ai vu Claudie Hunzinger à La grande librairie, et son livre donne envie...

Suzanne a dit...

Lu aucun de ces deux romans. Par contre, La Survivance m'intéresse drôlement.

Jules a dit...

Anne: l'histoire me semble assez touchante!

Suzanne: oui, je pense que ce livre aura beaucoup de succès!

Lor des chambres a dit...

Pas lue encore "la survivance" mais dans ma PAL depuis peu et je pense qu'il n'y restera pas longtemps (contrairement à d'autres :0(