mardi 23 octobre 2012

La fiancée de la Nouvelle-France, Suzanne Desrochers.


Paris. Laure Beauséjour grandit dans un dortoir de la Salpêtrière, au milieu des prostituées, des folles et des misérables en tous genres.

Avec son amie Madeleine, elle rêve de devenir couturière et, un jour, d’épouser un membre de la noblesse. En 1669, cependant, les deux jeunes filles sont envoyées en Nouvelle-France, de l’autre côté de l’Atlantique, comme « filles du roi ». De leur destination, elles ne savent presque rien, sinon que les hivers y sont d’une rigueur inhumaine et qu’on y trouve des hommes qui mangent le coeur des prêtres français. S’établir au Canada contre son gré, c’est, en somme, subir un châtiment pire que la mort.

Aussitôt débarquée à Ville-Marie, dernier établissement avant le royaume de la forêt, Laure doit se soumettre à son destin : épouser et combler d’enfants un ex-soldat qui survit de peine et de misère dans sa cabane au fond des bois. Mais la relation clandestine qu’elle entretient avec Deskaheh, Iroquois allié, lui dévoile les secrets et les promesses du Nouveau Monde.
 
Me voilà soulagée, il y a une petite chance qu'en tant que Québécoise, je ne descende pas directement d'une prostituée de Paris mais plutôt d'une itinérante!  Né sous la forme d'un projet de maîtrise à l'Université de York, je présume  que je peux considérer le contenu de ce roman plausible.  Il se peut aussi que je lise un peu plus sur le sujet afin de satisfaire ma curiosité nouvellement piquée.  L'arbre généalogique sera peut-être au programme dans les prochains mois afin de déterminer si j'ai bien du sang d'une Fille du Roi... ou pas!
 
Lorsqu'elle est arrachée des bras de ses parents pauvres, Laure Beauséjour n'est qu'une fillette, mais elle n'a pas froid aux yeux et démontre force, audace et courage lorsqu'il est question d'affronter son nouveau quotidien à la Salpêtrière.  Entourée de femmes de tous les milieux, elle se perfectionne dans la dentelle.  Elle rêve de devenir grande couturière à Paris, mais le destin lui réserve un plus long voyage, soit celui de partir prendre mari au Canada.  La traversée est longue et coûteuse, car sa meilleure amie, Madeleine, souffrira pendant tout le voyage.  Le décor ostile d'un pays en pleine colonisation et les préjugés que portent les hommes déjà sur place envers ces femmes frêles qui leur sont livrées ne faciliteront en rien l'adaptation de celles-ci.
 
Tout à son honneur, les hivers rigoureux, les installations rudimentaires et le manque de nourriture n'auront pas eu raison de Laure.  Le manque d'amour et de reconnaissance l'affecteront beaucoup plus que le matériel.  Marié à un homme qui préfère la forêt et les Sauvagesses à son épouse, Laure cherchera son réconfort ailleurs. En pleine forêt inhabitée, ce n'est pas gagné (mais le quatrième de couverture vous aiguillera - un peu trop!)
 
Roman historique, ce premier roman de Suzanne Desrochers correspond à ce que j'aime dans la littérature: apprendre sans vraiment m'en appercevoir!  Bien joué!
 
Pour ceux qui aime lire sur ces femmes qui accrochent leurs jupes pour porter le pantalon dans ces grands espaces dénudés de civilisation, je vous conseille également La maison dans les nuages de Margaret Laurence et Hélié, fils des bois de Marie Le Franc.
 
ISBN: 97-2896479399

15 commentaires:

Opaline a dit...

Il est dans mes prochaines lectures et comme je me méfie des 4e de couverture trop élogieuses, j'avais comme une résistance face à ce roman. Mais ton avis me rassure, comme nous semblons avoir un peu les mêmes goûts littéraires, je peux me risquer à le lire sans avoir trop peur d'être déçue! Merci! ♥

Alex Mot-à-Mots a dit...

On peut toujours rêver, mais tiens nous au courant quand même.

Jules a dit...

Opaline: non, tu trouveras peut-être le ryhtme trop lent, mais je l'ai vu comme un hymne à nos ancêtres qui n'ont pas accosté dans la ouate. J'espère qu'il te plaira!

Alex: :o) bah... ça ne changera rien à ma vie de savoir, mais j'aimerais bien quand même!

Suzanne a dit...

Très invitant comme lecture. je note, tu te doutes bien ;-)

Jules a dit...

Suzanne: ah non, pas duuuu touuut! ahahah

Lise pas de blogue a dit...

Celui-ci me tenterait...peut-être, pas certaine. J'ai lu tant de récits, de romans à propos de nos valeureux ancêtres originaires de France, cette mère patrie indigne (petit sourire) qui les a envoyés ici, histoire de s'en débarasser, que je préfère maintenant les vrais documentaires.

Ceci dit Jules j'ai cliqué sur ton lien à propos de Margaret Laurence, et je vais emprunter le livre que tu cites à la bibliothèque; je crains que ce soit beaucoup trop intellectuel pour moi, mais ça fera fonctionner mon neurone. Dans le cas contraire, tant pis!

:)

Et j'ai acheté " La ballade des adieux" de Lori Lansens. Je vais adorer je crois. Un livre de plus dans mal PAL. En passant je termine "Middlemarch"; il ne me reste qu'une trentaine de pages. Un bonheur absolu de lecture!

Michel a dit...

Je le lallise, évidemnt !

Lise encore a dit...

Jules,

petit clin d'oeil en passant, j'aime bien le commentaire de Michel. LAL et lise, mon prénom que j'ai toujours trouvé plate. Mais là je vois qu'il mérite son L majuscule.

En amoureuse de livres que je suis depuis toujours Lise la (lise)use me convient tout à fait. Amusant! Finalement mes parents ont été bien inspirés...

Jules a dit...

Lise: non, je ne crois pas que Margaret Laurence soit trop intellectuelle pour toi! Qu'est-ce que tu racontes?! J'ai hâte d'entendre parler de La ballade des adieux, c'est un livre touchant qui ne laisse pas indifférent...

Michel: comme je ne lis pas bien entre les lignes, je suppose que tu secondes Lise!???

Lise: ok! 3 heures plus tard, grâce à ton commentaire, je comprends celui de Michel!!!

Lise pas de blogue a dit...

Jules,

Michel n'a pas voulu faire un jeu de mots avec mon prénom. C'est moi qui l'ai fait, et j'aurais dû préciser.

Je n'ai jamais aimé mon prénom, rimant avec valise. Et depuis que je lis des blogues littéraires, je fais des jeux de mots avec la première partie, ce qui est plus agréable. Et maintenant je l'aime mon prénom, il me ressemble tout à fait!

Jules a dit...

Lise: mais quand même il m'a fallu beaucoup de temps pour comprendre qu'il lalise dans le sens de mettre dans la LAL!! :) Pas vite, pas vite... on a tous quelque chose contre son prénom de toute façon! Nous étions au moins 5 Julie dans toutes mes classes!!! C'est pas mieux, surtout si le nom de famille est presqu'aussi connu que Tremblay! J'ai souvent eu des jumelles dans ma vie!

Michel a dit...

@Jules
si je demande comment elle va lise ???

@Lise
beau prénom effectivement

Jules a dit...

Michel: comique va! :)

Lise a dit...

@Michel,

bon ok je ne suis pas vexée du tout; très drôle, comment elle va Lise? C'est brillant!

Et si je pense au prénom que ma mère voulait me donner (Josette) et le premier choix de mon père, Lisa que ma mère n'aimait pas à cause du a final (pourquoi? Sais pas!), le compromis a été Lise. Ouf! Parce que Josette et moi...euh...beurk!


@Jules,

tu as un ravissant prénom. Julie c'est féminin, doux et ça me fait penser à une petite Julie (adulte aujourd'hui), qui était une enfant adorable et que j'aimais beaucoup.

:)

Le Papou a dit...

Bonjour Jules, j'aime beaucoup les romans sur l'histoire, voire la petite histoire. Penses-tu que ce soit important de savoir exactement qui étaient tes ancêtres et si tu descend d'une Fille du Roy ? D'autant que cela ne te dira pas pourquoi ton ancêtre l'a été.

Le Papou