Il fallait le faire. Il fallait oser. Mais il fallait surtout réussir. Pari tenu ! Maude Favreau redonne la parole à une narratrice enfant. D'autres entre temps s'y sont cassé la plume. Mais la Valentine de Maude Favreau est charmante, arrogante, délinquante et drôle.
RÉSUMÉ
C'est l'histoire vue à travers les binocles d'hypermétropes d'une enfant qui vit avec sa mère dans les années 80. Une histoire captée par ses mains, son nez, sa bouche, son cœur qui bat à des kilomètres à l'heure. Valentine s'enflamme pour un quotidien transformé au fil de son imagination foisonnante, une imagination qui explique bien des situations étranges. Valentine vit sa vie d'enfant entourée d'adultes, Valentine n'est pas à l'abri des difficultés, Valentine ne ferme les yeux sur rien.
C'est l'histoire vue à travers les binocles d'hypermétropes d'une enfant qui vit avec sa mère dans les années 80. Une histoire captée par ses mains, son nez, sa bouche, son cœur qui bat à des kilomètres à l'heure. Valentine s'enflamme pour un quotidien transformé au fil de son imagination foisonnante, une imagination qui explique bien des situations étranges. Valentine vit sa vie d'enfant entourée d'adultes, Valentine n'est pas à l'abri des difficultés, Valentine ne ferme les yeux sur rien.
J'aime beaucoup le premier paragraphe de la présentation des Éditions Druide, parce que c'est vrai que faire parler une enfant "mature" peut être périlleux. D'ailleurs, j'abandonne souvent ce genre de livre par manque de crédibilité (même ceux qui gagnent des prix). Le pari était encore plus risqué puisque Maude Favreau l'a fait dans un premier roman, c'est une acrobate qui n'a pas peur des hauteurs!
Valentine est une fillette de 10 ans à lunettes (et à broches!) qui habite en ville avec ses deux chats et sa mère Ima, Immaculée, une femme instable qui ne trouve le bonheur que dans les partys, les achats compulsifs et les cigarettes. Elle est permissive et Valentine se réjouit souvent de ne pas avoit une maman comme les autres. Au fil des pages, par contre, on sent bien toute la lourdeur de cette liberté qui pèse sur ses petites épaules.
"Avec les chats et Lan Chau, nous survolons les mers dans lesquelles se noient les démons de ma maman. Des fois, j'ai vraiment besoin du béton de mon papa." (p.77)
À l'école, elle est amoureuse de François-Xavier Miron qu'elle surnomme FX. C'est son amour caché. Ce garçon a beaucoup de succès et elle s'est mis dans la tête qu'il ne pouvait s'intéresser à elle, avec ses fonds de bouteille au visage. Mais un jour, le vent tourne...
"Quand on se voit, le magnétoscope gèle sur la plus belle image du film" (p.145)
Elle passe ses étés à Terre-de-Marie avec son grand-père Thomas, son oncle Primo, ses cousins et le reste de la famille d'Ima qui la gâtent et lui offrent pendant quelques mois un semblant de bonheur, de stabilité dans son monde en montagnes russes réglé par les humeurs d'une femme qui l'aime mais qui est un peu maladroite en même temps. Une femme qui est en train de s'éteindre à petit feu...
"Sa cage thoracique cache une vieille locomotive qui siffle dans les côtes de la soirée. Si la compagnie s'esclaffe d'un bon mot, alors mon oreiller érupte en quintes d'hilarité. Au rythme de la fumée qui monte et redescent dans le tuyau de sa cheminée, mon train quitte la gare pour une nouvelle nuit sans lune." (p.106)
Valentine est une fillette de 10 ans à lunettes (et à broches!) qui habite en ville avec ses deux chats et sa mère Ima, Immaculée, une femme instable qui ne trouve le bonheur que dans les partys, les achats compulsifs et les cigarettes. Elle est permissive et Valentine se réjouit souvent de ne pas avoit une maman comme les autres. Au fil des pages, par contre, on sent bien toute la lourdeur de cette liberté qui pèse sur ses petites épaules.
"Avec les chats et Lan Chau, nous survolons les mers dans lesquelles se noient les démons de ma maman. Des fois, j'ai vraiment besoin du béton de mon papa." (p.77)
À l'école, elle est amoureuse de François-Xavier Miron qu'elle surnomme FX. C'est son amour caché. Ce garçon a beaucoup de succès et elle s'est mis dans la tête qu'il ne pouvait s'intéresser à elle, avec ses fonds de bouteille au visage. Mais un jour, le vent tourne...
"Quand on se voit, le magnétoscope gèle sur la plus belle image du film" (p.145)
Elle passe ses étés à Terre-de-Marie avec son grand-père Thomas, son oncle Primo, ses cousins et le reste de la famille d'Ima qui la gâtent et lui offrent pendant quelques mois un semblant de bonheur, de stabilité dans son monde en montagnes russes réglé par les humeurs d'une femme qui l'aime mais qui est un peu maladroite en même temps. Une femme qui est en train de s'éteindre à petit feu...
"Sa cage thoracique cache une vieille locomotive qui siffle dans les côtes de la soirée. Si la compagnie s'esclaffe d'un bon mot, alors mon oreiller érupte en quintes d'hilarité. Au rythme de la fumée qui monte et redescent dans le tuyau de sa cheminée, mon train quitte la gare pour une nouvelle nuit sans lune." (p.106)
Ces morceaux de texte ne sont pas les seuls qui mériteraient une mention car tout le livre se distingue par son brillant mélange de profondeur, de sensibilité, d'humour et de phrases percutantes. L'histoire de la jeune Valentine est attendrissante. Il m'a été impossible de la quitter avant la dernière page...
Ça ne sert à rien de vous en dire plus puisque je n'arriverai jamais à lui rendre justice dans mes mots. Il faut juste le lire pour découvrir une auteure qui met la barre très haute pour ses collègues! Une autre petite pépite d'or pour cette maison d'éditions.
La ravissante page couverture est une illustration de Josée Bisaillon.
ISBN: 978-2-89711-025-3
1 commentaire:
La couverture est jolie :)
Je crois que ça me plairait comme histoire. Merci pour la découverte Jules !
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