À quatorze ans, Virginie, Marie et Thomas sont arrachés à leurs familles sur ordre du gouvernement canadien. Avec les autres jeunes du village, ils sont envoyés, par avion, dans un pensionnat perdu sur une île à près de mille kilomètres de chez eux pour y être éduqués. On leur coupe les cheveux, on les lave et on leur donne un uniforme. Il leur est interdit de parler leur langue. Leur nom n'existe plus, ils sont désormais un numéro.
Soixante-dix ans plus tard, l'avocate Audrey Duval cherche à comprendre ce qui s'est passé à Fort George, l'île maudite balayée par l'impitoyable vent du large, et ce qu'il est advenu des trois jeunes disparus mystérieusement, sans laisser de trace.
Une histoire où l'amour et l'amitié offrent parfois les seuls remparts contre les agressions et la violence.
Soixante-dix ans plus tard, l'avocate Audrey Duval cherche à comprendre ce qui s'est passé à Fort George, l'île maudite balayée par l'impitoyable vent du large, et ce qu'il est advenu des trois jeunes disparus mystérieusement, sans laisser de trace.
Une histoire où l'amour et l'amitié offrent parfois les seuls remparts contre les agressions et la violence.
"Quand les cinquante-trois enfants sont descendus de l'avion, chacun a perdu son nom, son foyer et, déjà, une part de dignité. (p.61)
"Vivre à Fort George, c'est d'abord apprendre à survivre." (p.186)
En refermant la dernière page de ce roman, j’ai eu honte de
mon pays! Même si le Canada a depuis
offert ses excuses aux Amérindiens, il n’en reste pas moins que des milliers de
vies ont été détruites à jamais. Abus
sexuels, malnutrition, violence physique et mentale, la liste des sévices qu’on
dû subir ces jeunes enfants est longue et douloureuse. Extirpés de leur milieu pour être assimiler
au peuple blanc, plus de 150 000 Amérindiens ont été placés dans des
pensionnats religieux pour y apprendre une autre langue et « la vie » dans
une société qui leur était en grande partie étrangère.
Chavirant, ébranlant, enrageant, je ne saurais choisir le
qualificatif à appliquer à ce roman basé sur un pan scandaleux de l’histoire
canadienne.
Michel Jean connaît son sujet (et la géographie, merci pour
la carte!) et avec son style toujours aussi incisif, il retrace la vie de
quelques uns de ces jeunes à travers Audrey Duval, une jeune (et chic!) avocate
qui, pour sa bonne action en carrière, décide de retrouver tous les Amérindiens ayant droit à une compensation du
gouvernement mais ne l’ayant pas réclamée. Des rues de Montréal au plus profond du territoire québécois, avec elle, nous vivons pendant quelques pages ce que des gens ont vécu pendant toute une vie. Il n'est pas facile de se reconstruire après avoir traversé ces épreuves, l'alcool demeure souvent la meilleure amie...
Pour ceux qui aurait envie de vivre des émotions fortes, la parution de ce roman est prévue pour la semaine prochaine. Un livre à classer dans mes coups de cœur et au top de mon palmarès dans la bibliographie de l'auteur!
ISBN : 9782764808610
Première lecture québécoise dans le cadre de Québec en septembre chez Karine!
13 commentaires:
Bien entendu, je prévois le lire! J'attends juste qu'il sorte. Et ce que tu en dis me donne encore davantage envie.
Karine: c'est un bon investissement pour ta collection! :)
Je trouve ça tellement honteux et triste, ce pan de notre histoire, je ne suis pas sûre d'avoir envie de lire un roman là-dessus... Bon, pourtant j'ai lu et beaucoup aimé des livres sur la Shoah, mais là on dirait que parce que c'est plus proche de nous, c'est pire!
les nations les plus fortes, on (malheureusement) souvent eu besoin de réduire leurs minorités au silence ! C'est honteux pour chaque nation et je ne suis pas sure que cela ne se reproduise pas encore et encore !
Grominou: mais non, il y a un peu d'humour dans le fond aussi, n'aie pas peur de le lire!
Anjelica: malheureusement tu as raison! Il y aura toujours des gens avides de pouvoir!
J'attends juste qu'il soit en librairie et je me le procure.
Pas surprise que ça t'ait plu. L'écriture est bien ficelée et, malgré le sujet (certainement pas la plus glorieuse page de notre histoire nationale), on tourne les pages avec une certaine fascination.
Je crois que chaque pays cache des horreurs... la France et son régime de Vichy, ça n'était pas mieux, loin de là !!!
Je note ce titre !
Suzanne: j'avoue que j'ai été un peu privilégiée sur ce coup!
Lucie: c'est vrai que j'ai parfois lu ce livre à des heures où je ne lis pas habituellement pour avancer!
Liliba:j'espère que tu pourras le retrouver en France!
Je le note, c'est sûr je vais le lire. Ces vols d'enfants ( avec la bénédiction des autorités) se sont passés un peu partout dans le monde. Ici en France, on allait chercher les enfants des territoires d'outre mer pour les emmener en métropole en prétextant une meilleure éducation. Tu parles c'étaient surtout pour en faire des valets de ferme ou des bonnes à tout faire dans les départements ruraux. Je te dis pas les abus de toutes sortes.
Mais la France était généreuse...
En plus le titre est beau!!
Il est prévu peut-être pas en septembre mais il est prévu.
Le Papou
un roman qui a l'air passionnant. J'espère qu'il sera disponible en France!
cette histoire rappelle malheureusement ce qui s'est passé en Australie avec les enfants volés aux Aborigènes. une honte.
Je viens de le finir et j'ai beaucou beaucoup aimé tout comme Elle et Nous. J'apprécie décidément Michel Jean et les sujets qu'il choisi d traiter même s'ils sont cruels, je crois qu'il est temps d'en parler :-)
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