Les deux saisons du faubourg, Mylène Gilbert-Dumas.

Dans l'immeuble du faubourg Saint-Jean-Baptiste qu'habitent Adélaïde et sa fille, les semaines se succèdent, pareilles et sans histoire. Jusqu'au jour où, à court d'argent, Adélaïde doit se résoudre à louer une chambre dans son appartement. La petite annonce qu'elle publie dans le journal retient l'attention d'une seule personne : un petit homme mystérieux sur le compte duquel tous les locataires de l'immeuble semblent avoir un avis différent.

 Dans cet univers tissé serré où les peurs des uns sont les rêves des autres, les choses commencent à changer au contact du nouveau pensionnaire. Et les cartes du tarot qu'on retourne au gré des inquiétudes redessinent peu à peu le destin de chacun.

 Un roman de l'intimité, mais aussi un roman d'amour inattendu, porté par des personnages féminins entiers et si attachants qu'ils resteront longtemps près du cœur une fois les dernières pages tournées. 

 

Il n'y a que Mylène Gilbert-Dumas pour mélanger aussi bien amour et histoire!  Ce roman se déroule à une autre époque, celle où les Nordiques de Québec existaient encore (je vois déjà des fans d'hockey tomber sur ce billet en recherchant sur le web de l'info sur cette équipe!  C'est le débat à Québec depuis quelques années à savoir s'ils reviendront jouer ici ou pas, passons...).  C'est aussi l'époque où la basse-ville de Québec et le quartier St-Jean-Baptiste étaient un peu moins sécuritaires qu'aujourd'hui.  De plus, à la toute fin, l'auteure nous rappelle un événement marquant de l'histoire canadienne que je vous laisse découvrir.  Chair de poule et émotions garanties!  Tout au long du roman, vous retrouverez donc quelques indices qui vous permettront de vous situer dans le temps.

 

La ligne droite, c'est Jacynthe, Adélaïde et Marjolaine.  Trois générations d'une même famille, trois mères monoparentales qui ont une vision différente de la vie et qui tentent de survivre dans le même immeuble. Emploi précaire, fins de mois difficile, amours compliqués, chacune a son lot de soucis.  Marjolaine est une enfant brillante et perspicace qu'Adélaïde a eu à 16 ans.  Étant si jeune, ce serait peu dire qu'on est parfois mal outillé pour faire face à ce que la vie met sur notre route.  Adèle, comme tout le monde l'appelle, s'en sort quand même bien ayant un bon sens des responsabilités et beaucoup d'amour à donner.  Entourées de leurs amis et d'un nouveau locataire, elles avancent tranquillement mais sûrement. 

 

J'aime la plume de cette écrivaine québécoise et à chaque fois que je termine un de ses romans, j'ai envie d'en lire un autre, c'est bon signe non?!   Ici, les derniers chapitres s'enchaînent à une vitesse folle parce que vous êtes heureux pour ces femmes et il y a surtout deux petites pages qui vous couperont le souffle, j'en suis certaine. 

 

Ce que je constate à lecture de ce roman, de L'escapade sans retour de Sophie Parent et de  Les dames de Beauchêne, c'est que l'auteure aime créer des personnages qui prennent leur destin en main, elles sont souvent indépendantes, fortes et fonceuses.  J'aime l'équilibre entre la consistance des personnages et leur capacité à être aussi vulnérable face à l'amour!  Parce qu'on aime toujours les bonnes histoires de cœur, non?

 

Un autre roman lu pour Québec en septembre de Karine... on est sur le sprint final!