dimanche 8 juin 2014

L'Exception, Audur Ava Olafsdottir.

"Tu seras toujours la femme de ma vie."


Dans le vacarme d’un réveillon de nouvel an, María n’entend pas ce que Floki, son mari, lui annonce : il la quitte pour son collègue, spécialiste comme lui de la théorie du chaos.



Heureusement, dans la nuit de l’hiver polaire, Perla est là, charitable voisine d’à peine un mètre vingt, co-auteur de romans policiers et conseillère conjugale, qui surgit à tout moment de son appartement de l’entresol pour secourir fort à propos la belle délaissée...


Ni Perla la naine surdouée, ni María l’épouse idéale démunie devant une orientation sexuelle désormais incompatible, ni les autres acteurs de cette comédie dramatique à l’islandaise – adorables bambins, belles-familles consternées ou complices, père génétique inattendu – ne détournent le lecteur d’une alerte cocasserie de ton, d’une sorte d’enjouement tendre, de brio ininterrompu qui font de l’Exception un grand roman de la déconstruction et de la reconstruction narcissique à la portée du commun des mortels.

Si votre mari vous annonce le 31 décembre à minuit, en ouvrant la bouteille de champagne, qu'il vous quitte pour un homme, quelle serait votre réaction?  Une crise de nerfs?  Balancer tous ses vêtements en bas du balcon?  Quelque chose dans le genre, n'est-ce pas? Maria, elle, exige une dernière nuit d'amour, elle pose un hamac dans le jardin à -14 degrés, elle part à la maison d'été en pleine tempête accompagnée de ses jumeaux de 2 ans et demi ou encore elle repeint la maison... Rien de vraisemblable, à mon avis!  Aidée (ou envahie!) par sa voisine d'en bas, naine, psychanalyste et nègre pour un auteur de polars, ensemble, elles mangent beaucoup de bacon...  Bon, ce n'est pas que j'ai aimé, mais je dirais que tout comme pour Rosa Candida, je trouve que les émotions ne sont jamais bien étoffées dans les romans de cette écrivaine islandaise.  On reste en surface.  Il n'est pas nécessaire que ce soit le mélo-drame, mais pas la peine non plus que la première larme soit versée qu'à la moitié du roman dans les circonstances.  J'aurais aimé plus de chaleur chez cette femme qui traverse plus d'une épreuve dans un court laps de temps.  Qu'elle ressemble moins à un robot sur pilote automatique.  Les seuls moments où l'on sent que cette femme est vivante, c'est lorsqu'elle met les pieds dans le froid d'une longue nuit islandaise ou lorsqu'elle sert Perla sur son coeur (même expression utilisée 2 ou 3 fois dans le romans d'ailleurs!).

C'est pas mauvais, c'est même un très belle histoire si on oublie les petites fleurs du tapis dans lesquelles je me suis prise les pieds!


4 commentaires:

Le Papou a dit...

J'ai aimé "Rosa Candida", adoré "L'embellie" Je lirai donc "L'exception". J'aime chez Olafsdottir cette délicatesse dans l'écriture pour aborder des sentiments et des situations difficiles.
Le Papou

Jules a dit...

Le Papou: délicat oui, mais jamais en profondeur! Je trouve ses personnages presque inhumain...

Alex Mot-à-Mots a dit...

Son premier roman m'avait déçu. Pas tentée par la lecture de son second. Alors celui-ci.....

Jules a dit...

Alex: et moi, je n'ai pas lu le no.2!!