jeudi 14 août 2014

Je voudrais qu'on m'efface, Anaïs Barbeau-Lavalette.

Dans un immeuble de logements du quartier Hochelaga-Maisonneuve se croisent sans se voir Roxane, Mélissa et Kevin. À douze ans, ils composent avec le monde dans lequel ils sont nés. Entre le coin des putes, les combats de lutte, les virées bien arrosées des adultes et la classe des « orthos », où on essaie de les intégrer, ils plongent dans leur imaginaire et tentent de sauver leur peau. Y arriveront-ils? Dans les scènes touchantes ou drôles de ce récit choral, l’écriture cinématographique épouse la langue blessée des acteurs. Je voudrais qu’on m’efface est un roman, vif et authentique, une chronique montréalaise qui culmine dans l’espoir inaltérable de l’enfance.

Roxanne a deux parents alcooliques.  Mélissa a deux petits frères et une mère prostituée.  Kevin n'a que son père qui vient de perdre son emploi.  Le quartier Hochelaga-Maisonneuve est le quartier chaud de Montréal, celui dont on entend le plus souvent parlé au téléjournal.  Ces enfants ne sont pas des personnages fictifs, ils existent partout sur cette terre!   Des enfants qui errent et qui essaient de se construire un monde à eux, faute de mieux.  Leurs parents sont impuissants devant leurs propres faiblesses, ils ne peuvent plus jouer leur rôle.  Ils ne savent même plus se retourner vers les ressources disponibles pour leur venir en aide...

C'est un livre qui fait mal, il dépasse de loin les sentiments de tristesse qu'on peut éprouver en lisant un livre. C'est un roman dur sur une malheureuse réalité de nos grandes villes.

Roxanne a eu la chance de jouer du violon pour s'évader et se donner un peu d'espoir.  Une ordonnance de la cour interdisant sa mère de l'approcher, Mélissa a fait comme elle pour payer le loyer.  Kevin prend son père lutteur pour un héros et occupe tout son temps libre avec des jeux vidéo violents.  Ils ont 12 ans... et j'aurais voulu les prendre dans mes bras et leur servir un bon repas, laver leurs draps, leurs vêtements, les aider dans leurs devoirs et leur dire qu'ils sont merveilleux.  Ce livre fait ressortir la fibre maternelle en vous et vous fait maudire certains adultes...

Percutant est un adjectif qui n'est même pas assez fort pour décrire ce roman!

4 commentaires:

Karine:) a dit...

Je ne connaissais pas du tout... silly me. C'est sorti quand??

Jules a dit...

Karine: je ne sais pas et le livre est loin!

Virginie a dit...

Percutant en effet oufffff. Je me souvenais de ton commentaire, j'avais noté le titre pour ça. Je viens de le lire, je suis soufflée! Je suis bien contente d'avoir grandi loin de toute cette souffrance et misère...

Jules a dit...

Virge: moi aussi! Heureuse que tu aies aimé!