Journal d'un disparu, Maxime Landry.

« On devrait toujours vivre comme si c'était le dernier jour.

Bertrand mène une vie tout à fait normale avec sa famille. C'est un homme travaillant et dévoué qui se surmène dans le but d'assurer un avenir de qualité à sa femme et à ses enfants, qu'il n'aura pas le temps de voir devenir des adultes. Tous ses efforts le mènent malgré lui bien loin de ses rêves et de ses ambitions. Tranquillement, il sombre dans la noirceur. La nuit la plus longue de toute son existence.

Journal d'un disparu est le journal post mortem tenu par Bertrand durant l'année suivant son départ volontaire.

 

Bonjour Maxime,

 

Je me permets de m'adresser directement à vous, car j'ai quelques précisions à apporter sur mon expérience de lecture avec votre roman.  Qui me connaît sait que je fuis la télé-réalité comme le soleil à trente degrés l'été.  Je ne pourrais probablement pas vous reconnaître à la radio, mais comme je ne vis pas sur une autre planète, je savais au moins que votre père était décédé suite à un suicide.  Cela étant dit, je crois que je puis dire que j'ai lu le Journal d'un disparu dans une certaine objectivité, car je ne suis pas la fan finie de Maxime Landry (désolée! :op). 

 

Lorsqu'un artiste s'applique à jouer dans plusieurs disciplines, j'estime qu'il a droit à une évaluation pour chacune d'entre elles. Je ne doute pas de votre talent musical et j'aimerais vous confirmer que vous ne devriez pas douter de votre talent d'écrivain.  Le suicide (et la mort en général) est un sujet difficile à aborder sans ajouter une certaine lourdeur aux textes.  Votre sens de l'humour et vos phrases bien tournées ont créé cette légèreté qui fait en sorte que le lecteur sort de votre roman sur une note presque gaie même après avoir pleuré trois tonnes de larmes!  En tout cas, c'est l'effet que ce journal a eu sur moi...

 

En mettant en scène celui qui est parti plutôt que ceux qui sont restés, ceci représente pour moi la preuve que vous êtes probablement en paix avec les événements.  Ma mère est décédée d'un long cancer en décembre 2003, trois jours avant mon mariage.  C'est ici que je suis peut-être la moins objective, car ce n'est qu'après avoir accepté la mort de ma mère (bien des années après!) que j'ai pu enfin l'imaginer en haut tel que vous le faîtes dans votre roman avec votre papa. Pas besoin de vous dire que l'histoire de Bertrand sonnait quelques cloches chez moi...  J'aurais aimé pour vous que la fiction remplace la réalité.  Malheureusement, on ne choisit pas et la façon que vous avez choisi pour exprimer vos sentiments est remarquable.  J'espère sincèrement que votre roman devienne un outil pour ceux qui seraient tentés un jour de ne pas sortir de cette noirceur fatale et brutale.

 

Merci pour cet immense coup de cœur, vous êtes bien plus que l'on pourrait penser...

 

Quelques phrases au hasard:

 

"De toute façon, ici, à Sainte-Madelaine-des-Monts, tout le monde se connaît, car il y a autant d'habitants que de lampadaires, et ce n'est pas très éclairé comme village." (p.11)

 

"Tout ce qui m'arrive de négatif, je l'ai toujours enfoui au plus profond de ma tête et de mon esprit.  Je n'ai jamais su extérioriser quoi que ce soit.  Une vraie bombe à retardement." (p.15)

 

"Je n'aurais pas pu amasser de quoi payer mes obsèques, si ça trouve.  De toute façon, une vieille boîte de carton serait à la hauteur de mon estime de moi en ce moment." (p.38)

 

"Je ne suis pas parfait, non...  Je ne l'ai jamais été et je n'aurai jamais plus la chance d'essayer de l'être.  Je ne sais pas trop comment je pourrais faire cela d'ici, mais j'aimerais pouvoir me racheter.  Question d'être un peu moins lourd dans mon apesanteur." (p.95-96)

 

"Je suis capable de mettre en mots ce que je n'ai pas pu exprimer auparavent." (p.124)

 

Je ne vais réécrire tout le livre, mais ce n'est pas l'envie qui manque!!!

 

Libre Expression

ISBN: 9782764805329