Votre âge. Votre adresse. Le visage de votre amant. Jusqu’au nom de votre premier enfant. Que feriez-vous si tous ces souvenirs commençaient à s’effacer ?
Pour lutter contre sa mémoire à la dérive, Claire note dans un carnet les souvenirs qui sont encore intacts. Ce carnet, c’est tout ce qui restera d’elle. Claire souffre d’une forme précoce de la maladie d’Alzheimer. En quelques mois à peine, aller au bout de la rue est devenu une expédition, emmener sa fille au parc, un périple. À tel point que sa mère la traite comme une enfant, que son mari est désormais un étranger, et que les mots lui manquent pour dire à ses filles, dans ses moments de lucidité, combien elle les aime et craint de les perdre pour toujours. Dans ces conditions, comment profiter des derniers jours avant l’oubli ?
J’étais en pleine panne de lecture lorsque j’ai ouvert ce
roman. Je venais d’en abandonner trois à
la chaîne et j’avais envie d’être happée par une histoire… Avant
de t’oublier a totalement rempli la commande! Dès les premières pages, l’auteure nous
plonge dans le drame de Claire, une quarantenaire au prise avec la maladie de
l’Alzheimer à un stade précoce. Elle est
enseignante et mère de deux filles Caitlin et Esther. Caitlin est déjà une jeune femme car Claire
l’a eue très jeune et Esther est née d’un deuxième lit suite au mariage de
Claire avec l’homme à tout faire venu bricoler chez elle quelques années auparavant. Greg est beaucoup plus jeune qu’elle et se
retrouve donc malgré lui devant une femme qui ne reconnaît pratiquement plus
rien de leur amour. C’est triste, c’est
triste à mourir! Mais ce qu’il y a de
beau dans cette histoire, c’est que quelqu’un a eu la brillante idée de donner
un carnet à Claire pour qu’elle puisse y compiler tous les souvenirs de cette
famille recomposée. Ruth, sa mère,
Caitlin, Greg et même la petite Esther âgée de 3 ans participent à la
construction du journal et ce sont de très bons moments pour les lecteurs car
malheureusement, la maladie de Claire progresse à la vitesse de l’éclair et ces
moments de lucidité sont comptés. L’Alzheimer est traite, car il y a bien des
moments où la personne qui en est atteinte comprend très bien ce qui lui arrive
et elle est tout à fait impuissante face à ces écarts de conduite et ces
oublis. Rowan Coleman a fait un beau portrait
de femmes fortes dans ce roman, mais elle a également bien travaillé la
relation mère-fille dans les deux sens car trois générations se partagent les
pages de cette magnifique histoire.
Je vous invite à consulter la page web de l’auteure (en anglais)
où elle parle dans un court vidéo de ce qui a inspiré ce roman et de comment
elle a mis beaucoup d’elle-même dans certains détails de l’histoire. Rowan Coleman a écrit plusieurs romans, mais
je crois que Avant de t’oublier est
le seul traduit à ce jour… Dommage, car la mère, l’épouse et le mémoires semblent être ses
thèmes favoris et je suis bien curieuse de voir comment elle exploite ces
sujets dans ses autres écrits. Il faudra la lire en VO!
4 commentaires:
Le thème est dur mais très intéressant. Je le note.
Gambadou: mais c'est léger malgré tout, n'hésite pas! C'est chez Milady quand même! :)
Pourquoi ne pas la lire en VO, si ça reste abordable.
Alex: ici, la VO est toujours plus abordable!
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