samedi 8 décembre 2007

Sur le chemin du retour...

...je croise plusieurs mendiants. D'abord, celui devant La Tribune. Toujours au même poste avec la même phrase: "hey, as-tu de la monnaie, un 25 cents, n'importe quoi!". Ensuite, celui qui sort toujours d'un abri-bus pour s'avancer vers moi en me brassant sa monnaie au visage et en me demandant si je ne voudrais pas l'aider un peu pour prendre le bus... Ceux-là, ce sont "mes réguliers". Hier soir, je suis tombée sur deux nouveaux, handicapés, peu habillés pour la saison et pas très polis. En leur disant non désolée, ils m'ont injuriée! Ils m'ont défilé le chapelet de gros mots, il faisait nuit et franchement ils m'ont fait peur! C'est une réalité quotidienne au centre-ville et je ne suis vraiment pas habituée à côtoyer ces gens... Leur situation m'attriste et lorsque je n'étais que de passage en balade au centre-ville, j'arrivais à surmonter ma tristesse, mais de les voir chaque jour me rend malade. Je sais que pour certains c'est la drogue, mais pour d'autres, je suis convaincue que ce n'est que la malchance dans la vie... On se sent coupable de réussir, on a peur d'eux, on ne peut pas toujours fermer les yeux... Bref, en plus d'un nouveau boulot, je dois apprivoiser un nouveau quartier qui n'est pas à l'image de ce que j'ai toujours connu! Oui, je peux le dire, j'ai été élevée dans la ouatte blanche d'une famille juste normale dans quartier où on peut encore laisser les clés dans son "char"...

7 commentaires:

Anonyme a dit...

Je suis à Montréal présentement et j'étais justement en train d'écrire un truc du genre... Je viens toute à l'envers à chaque fois... Et en cette période des Fêtes (ben... elle approche, non?), ça me fait encore plus de quoi... réflexion à poursuivre bientôt!

Anonyme a dit...

C'est vrai que c'est malheureux et triste et moi aussi souvent je suis mal à l'aise.
Je ne sais pas si c'est la même chose à Montréal qu'à Paris mais souvent ici, on se demande s'ils sont vraiment sdf ou en manque... On ne peut jamais vraiment savoir s'ils sont dans le besoin ou si c'est un choix de leur part parce qu'ils profitent du système français...

En tout cas, je m'étonnerai toujours que quelque part au Québec , on peut encore laisser ses clés sur son char et la porte de son appartement ouverte !!

Anonyme a dit...

Nous sommes forcément beaucoup à nous poser ces questions. J'avoue je ne donne pas d'argent à ceux qui sont dans la rue. Mais je distribue facilement de la nourriture. Il m'arrive de prendre un potage chaud au distributeur du monop' pour le donner à celui qui mendie devant.

Anonyme a dit...

Tous les jours j'en vois à Toulouse. Et je suis comme toi attristé, et parfois très méfiante car certains sont agressifs. Mais nous ne pouvons pas remplacer l'Etat qui ne fait pas son boulot... nous donnons de nous, chacun à sa manière et comme il peut.

Anonyme a dit...

Emeraude... ça existe, des portes débarrées et des clés dans le char, crois-moi!!!!

Anonyme a dit...

Ces personnes me font toujours mal au coeur, mais je ne préfère pas leur donner de l'argent, c'est plutôt de la nourriture ou des vêtements chauds que je laisse à une association qui s'occupe d'eux !!

Je te souhaite une bonne soirée Jules en te faisant de gros bisous !

Mrs Pillsbury a dit...

Belle,
je ne sais quoi te dire. Tu me connais, moi et mes préférences pour les quartiers marqués par la vie ! J'ai appris à vivre avec ces images bouleversantes et ces réalités quotidiennes, mais ne m'y habituerai jamais. Et si je te disais qu'un fort pourcentage de ces gens de la rue souffrent de maladie mentale, dont la schizophrénie (je pense me souvenir que c'est quelque chose comme 60%) et que ton bon vouloir ne sera pas suffisant.

Notre société fait des choix, par les biais des élus, et ce ne sont pas toujours les bons. La maladie mentale reste taboue et les malades incompris, mal soignés, laissés à eux-mêmes ! Comment convaincre quelqu'un du bien-fondé d'une intervention lorsque sa maladie fait en sorte que lui même ne se rende pas compte du mal qu'il se fait à lui même et à ceux qui l'aiment ?

Malgré tout, il y a du merveilleux chez ces personnes que tu vois et ceux qui t'insultent ne te visent ni toi, ni moi mais bien un mal omniprésent personnifié par quiconque sera là à ce moment !

Tiens, pour ton plaisir et pour ton anniversaire de mariage, va sur mon blogue, je te laisserai quelques écrits sur les musiciens de la rue...