Didier Decoin s'est inspiré de ce fait divers, qui fit d'abord l'objet d'un entrefilet, " une habitante du quartier meurt poignardée devant chez elle ", avant de passer à la Une de tous les journaux, une fois que la lâcheté des témoins devint le vrai sujet d'enquête pour la presse.
New York, une nuit de mars 1964 dans le Queens, une ville encore insalubre et dangereuse, un trottoir mal éclairé, et c'est aussitôt pour l'auteur de John l'Enfer le prétexte à un saisissant roman où sous un tapis de neige, nous découvrons les atrocités que commit un tueur en série. Se détachent en personnages de chair la coquette Kitty, poignardée, le tueur Winston Moseley, monstre froid et père de famille qui ne jouissait pleinement que de victimes mortes, le narrateur Nathan Koschel, les journalistes en filature, les habitants planqués derrière leurs fenêtres ouvertes sur le crime. Qui est le plus coupable ? Le criminel ? Ou l'indifférent qui entend la plainte de la victime sans réagir ?
Le quatrième de couverture se termine en disant: "le roman de Didier Decoin se lit dans un frisson." Objectif réalisé dans mon cas. L'aventure a débuté mardi après-midi lorsque le service de presse Web de Grasset ma contactée pour me convier à un déjeuner en compagnie de l'auteur. Super! Je suis hyper excitée, j'adore cet écrivain: ici et là. Malheureusement, l'invitation ne comprenait pas le billet d'avion, alors j'ai été contrainte de refuser cette chance... Hourra! Je n'ai pas tout perdu, car mercredi on m'a vite fait parvenir un prix de consolation par la poste, c'est arrivé aujourd'hui et c'est déjà consommé!
Qu'il parle de son père, de sa maison à la mer ou d'un fait divers, Didier Decoin ne lésine pas sur l'ardeur de ses descriptions pour nous faire tout voir en 3D, comme si nous y étions nous aussi, avec eux, là, tout près. Il a le don de transférer la réalité en une imitation de la fiction, laissant une ligne très mince entre les deux. On ne sait pas trop si l'imaginaire déborde sur le réel ou encore le contraire, et c'est ce qui me plaît chez lui. Dans le cas présent, dès les premiers chapitres, il met la table, il n'y a pas de cachette sur l'identité du meurtrier. Ce serait difficile de faire autrement, l'histoire étant écrite à partir d'un fait vécu. Malgré tout, l'alarme se déclenche dans nos têtes et on se dit que ce ne sera pas aussi facile, mais en fait, ce n'est pas avec ce genre de détails que l'auteur cherche à nous conquérir... Il ira plus en profondeur en nous plongeant dans la psychologie du criminel et dans le phénomène sociologique entourant les témoins de ses actes. J'ai dévoré en quelques heures, sincèrement!
Un vrai coup de coeur et je remercie chaleureusement S. du service de presse de m'avoir permis de lire ce livre en même temps que ses compatriotes, car le bateau met souvent un peu plus de temps à livrer de ce côté de l'Atlantique les petits derniers nés de la littérature française.
À lire également: la critique de Frédéric Ferney.
21 commentaires:
Didier Decoin est un de mes auteurs préférés. Je note ce titre dans ma PAL :-)
Je l'ai connu avec John l'Enfer que j'avais beaucoup aimé (oui, oui, John auusi :-))
Meria: alors, je note celui-là aussi!
J'ai refusé l'offre. J'avais peur de ne pas accroché vu le thème et les faits divers, ce n'est pas trop ma tasse de thé.
Je n'ai jamais lu cet auteur, jamais eu envie même, mais alors là, tu titilles ma curiosité. C'est un roman récent ?
Et bien moi je n'ai pas refusé l'offre pas encore lu (je suis dans l'opération livre de poche) mais cela ne va pas tarder ! Je rencontre l'auteur mercredi au Café des 2 magots à Saint- Germain des Prés très chic tout ça ;-)
Sylire: pourtant, sa façon d'écrire laisse croire que c'est de la pure fiction... c'est très palpitant...
Ys: sorti en février 2009, le plus neuf de l'auteur! :)
Malice: dis-lui bonjour de ma part!! hihihihi
Je le note même si le thème un peu "dur" me fait encore un peu peur. A voir donc...
Tu es donc célèbre pour être ainsi invitée à rencontrer l'auteur?!?!!
Tu en parles si bien que tu es parvenue à me convaincre malgré ma réticence à ce genre de lecture.
Merci!
Malgré l'horreur du fait divers, tu me donnes très envie de le lire.
J'ai déjà lu un roman de cet auteur "Avec vue sur la mer"... j'ai aimé l'ambiance de ce roman, je note le tire que tu préconises avec un bel enthousiasme donc. Merci... Bon dimanche ! Bises
Alwenn et Aifelle: il vaut la peinde d'être lu! Notez, mesdames! :)
Sybilline: célèbre, je ne croirais pas, mais je suis flattée qu'on pense à moi malgré la distance...
Nath: tu as tout son univers à découvrir!
Ton article donne envie. Vite que je récupère mes neurones pour avancer dans ma lecture (car c'est mon livre en cours :). Contrairement à toi je n'avais jamais lu Decoin donc je vais bien voir si on accroche tous les deux ou pas (enfin surtout moi, lui il s'en fiche ;)
Flo: bonne lecture!!!
Je note pour une amie qui adore le policier, le juste un peu plate, sa fête est le 5 mars. Mais je note quand même, il y aura d'autres occasions.
C'est le fun, car en plus, c'est comme s'il était tombé du ciel !
Venise: à part la recrue, je ne reçois jamais de livre gratuitement! J'étais contente!
Je ne connais pas du tout l'auteur... je ne sais pas si je lirai celui-ci étant donné le thème un peu dur mais je le note dans un mini-coin de mon esprit, pour après la panne de lecture!
Encore un autre titre tentateur. Mon carnet en prend un coup ces jours-ci! :)
Moi aussi j'ai reçu ce livre :) Par contre, je travaille à l'heure du petit déjeuner, snif !
Je n'avais jamais lu Didier Decoin, je ne connaissais même pas cet auteur de nom mais maintenant je compte bien lire plusieurs de ses livres !
Hello Jules :)
Je n'avais pa vu ton billet, il faut absolument que je le rajoute.
quel dommage en effet que le billet d'avion n'ait pas été joint !
A très bientôt (beaucoup de lectures à découvrir sur ton blog !)
Hello Jules,
je découvre ton blog grâce à Didier Decoin !je suis d'accord avec toi sur plein de points, j'ai apprécié l'atmosphère qu'il a recrée, c'est effroyable mais très sobrement conté. A très vite pour tous tes conseils de lecture! Bab's
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