Délivrance, Jussi Adler-Olsen.

Il a glacé le sang de milliers de lecteurs et s’est imposé en deux romans comme un maître du polar nordique : couronné par les plus grands Prix scandinaves, le Danois Jussi Adler-Olsen secoue à nouveau le paysage du thriller… La chasse haletante et presque désespérée lancée par le cynique inspecteur Carl Mørck et son fidèle assistant Assad derrière un tueur que rien ne semble pouvoir arrêter ne le dispense pas de jeter au passage un regard acerbe et troublant sur la société danoise.

Au fin fond de l’Ecosse, une bouteille ancienne en verre poli est longtemps restée sur le rebord d’une fenêtre. Personne ne l’avait remarquée, pas plus que le message qu’elle contenait. Un message qui commence par le mot Hjœlp, « au secours », en danois, écrits en lettres de sang…

Envoyée par la police anglaise à Copenhague, la mystérieuse missive atterrit entre les mains de Mørck et de son équipe. Son déchiffrage révèle qu’elle provient de deux garçons qui auraient été kidnappés dix ans plus tôt. Chose étrange : leur disparition n’a jamais été signalée…

"Une fois encore il allait débarrasser la terre d'un individu qui  n'avait d'autre fonction que de la dénaturer en faisant passer Dieu avant les hommes." (p.277)

Horrible, n'est-ce pas?  Voilà toute la motivation de l'homme recherché...

 

Carl Morck et ses deux assistants Assad et Rose du Département V ont comme mission de résoudre des affaires oubliées et non résolues. Lorsqu'une bouteille contenant un message de détresse atterit chez eux, c'est le point de départ d'une enquête semée d'embuches. Le territoire est vaste, les pistes multiples, les indices trop peu nombreux et je n'omettrai pas de dire que le meurtrier excelle pour faire disparaître ses traces... suspens oblige! 

L’alternance des chapitres entre les inspecteurs, la femme et les connaissances du tueur, les familles concernées et les victimes elles-mêmes apporte différents points de vue sur les événements. Cette structure est intriguante et permet de conserver l’intérêt du lecteur. Ainsi, dans ces courts chapitres, il devient presque impossible de se perdre dans des pages entières plus ou moins pertinentes au déroulement de l’histoire comme il est si fréquent de rencontrer en littérature. Bref, pas de galère inutile ici.

Les histoires personnelles de Carl, l’inspecteur en chef du département V, offrent un petit répit en venant nous distraire de la cruauté des gestes posés par le meurtrier. Les relations familiales, amoureuses et amicales ainsi que les rencontres avec un psy sont certes des éléments souvent exploités en parallèle dans les polars, mais je crois que ceci permet d’atteindre un lectorat plus vaste qui n’est pas nécessairement en quête de violence, mais plutôt d’une bonne histoire avec quelques sensations fortes à se mettre sous la dent!

Sous tous les angles, ce roman a été une belle expérience de lecture. Cet auteur mérite largement ses galons et il ne fait aucun doute que ce troisième tome d’une série qui devrait en contenir 11 m’a considérablement donné envie de lire les deux premiers.

Première lecture de 2013 (j'ai mis du temps à pondre ce billet!) et premier coup de coeur.  Ce livre, je l'ai dévoré mais je l'ai aussi déposé dans les moments intenses pour éviter l'insomnie!  Un auteur à ajouter à votre PAL si ce n'est déjà fait...

Les Éditions Albin Michel
ISBN: 9782226245137