Mon prénom, Bào Vi, illustrait l'intention de mes parents de « protéger la plus petite ».
Si l'on traduit littéralement, je suis « Précieuse minuscule microscopique ».
Comme dans la plupart des cas au Vietnam, je n'ai pas su être à l'image de mon nom. Souvent, les filles qui s'appellent « Blanche » ou « Neige » ont le teint très foncé, et les garçons nommés « Puissance » ou « Fort » craignent les grandes épreuves.
Quant à moi, je grandissais sans cesse, dépassant de loin la moyenne et, du même élan, me projetant en dehors des normes.
Si l'on traduit littéralement, je suis « Précieuse minuscule microscopique ».
Comme dans la plupart des cas au Vietnam, je n'ai pas su être à l'image de mon nom. Souvent, les filles qui s'appellent « Blanche » ou « Neige » ont le teint très foncé, et les garçons nommés « Puissance » ou « Fort » craignent les grandes épreuves.
Quant à moi, je grandissais sans cesse, dépassant de loin la moyenne et, du même élan, me projetant en dehors des normes.
Attention… je vais probablement choquer quelques âmes sensibles, mais je préfère être franche avec vous. L’an dernier, j’ai lu beaucoup d’auteurs québécois. Pratiquement la moitié des mes lectures étaient québécoises. Cette année, j’ai pris la résolution d’en lire moins. En ce moment, je n’ai pas envie d’entendre parler des rues de Montréal, de notre histoire au 18ième ou 19ième siècle ou d’introspection tellement surexploitée dans nos romans! J’ai envie de m’évader, de voir un autre monde, d’apprendre de nouvelles choses. Je veux être dépaysée et peu d’auteurs québécois (du moins ceux que j’ai lus!) réussissent à me transporter ailleurs. Kim Thúy y arrive et de façon très efficace! Dès les premières pages, je suis envahie de nouvelles odeurs, de nouveaux mets, de nouvelles traditions et de savoir-faire extraordinaires! Ses personnages aboutissent souvent au Québec, mais ils ne perdent rien de leur essence. Même si Vi fait tout son possible pour transgresser ses origines, il y a toujours quelqu’un pour la ramener à sa terre natale. Le mélange des cultures dont s’imprègnent les personnages de l’auteure est toujours des plus intéressants.
Vous le savez probablement, Kim Thúy fait dans la dentelle! Rien de violent dans ces pages et pourtant, certains passages assez simples vous transpercent le cœur et vous bouleversent!
« J’ai raté ton éducation. Je suis venue voir le visage de mon échec. »
Elle me fait beaucoup penser à Aki Shimazaki (que je vénère!), une auteure japonaise qui a élu domicile à Montréal depuis plusieurs années. Derrière leur pays d’origine, on sent une présence québécoise à travers les mots, les images et l’ensemble de l’œuvre. Peut-être parce qu’il y a beaucoup d’humour aussi… Pour moi, l’éducation dans ces deux pays me semblent plus rigides que la nôtre et de voir comment les personnages de Vi jonglent entre ces deux pôles me fascinent toujours autant.
Je ne suis jamais inquiète lorsque j’ouvre un roman de Kim Thuy, je sais qu’elle m’amènera quelque part et que j’y serai bien… C’est un court voyage, mais toujours d’une richesse incomparable.
L’auteure sera au Salon du livre de Québec en fin de semaine.
"Et plus encore par les six déclinaisons du mot "adorer" en vietnamien: adorer à la folie, adorer au point de figer comme un arbre, adorer avec ivresse, adorer jusqu'à en perdre connaissance, jusqu'à la fatigue, jusqu'à l'abandon de soi."
ISBN: 9782764811030
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